L'imam de la Grande mosquée de Toulouse est condamné, en appel, ce mercredi 31 août 2022, à 4 mois de prison avec sursis pour « incitation à la haine raciale ». Poursuivi  pour un prêche jugé « antisémite », qu'il avait prononcé en 2017, l'imam Mohamed Tataï avait été relaxé en première instance par le tribunal correctionnel de Toulouse lors du procès tenu en septembre 2021.  

L'affaire de l'imam de la Grande mosquée de Toulouse, qui remonte à plus de 5 années, est revenue au-devant de la scène en France. Poursuivi pour des propos qu'il avait tenus en décembre 2017, l'imam Mohamed Tataï, d'origine algérienne, vient d'être condamné en appel à 4 mois de prison avec sursis et 20'000 euros d'amende par le tribunal de Toulouse.

L'imam de Toulouse poursuivi en justice pour un prêche prononce en 2017

Les faits remontent au mois de décembre 2017. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, l'imam de la Grande mosquée de Toulouse prêche devant les fidèles et faisait référence, en arabe, à un hadith (une parole du prophète Mohamed) qui appellerait les musulmans à tuer les juifs. Selon le texte sous-titré en anglais, Mohamed Tataï déclare notamment : « (Le prophète Mohamed) nous a parlé de la bataille finale et décisive : le jugement dernier ne viendra pas jusqu'à ce que les musulmans combattent les juifs ».

En janvier 2018, le préfet de la Haute-Garonne a saisi le parquet de Toulouse, qui, 5 mois plus tard, a décidé d'ouvrir une information judiciaire. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CIF), la Licra, le Bureau de vigilance contre l'antisémitisme et SOS Racisme se constituent partie civile dans cette affaire. Pour sa défense, l'imam Mohamed Tataï estime que ses paroles ont été mal interprétées : une « traduction pas fidèle » qui « n'est pas le vrai sens du hadith » (texte religieux) qu'il cite dans la vidéo, expliquait-il.

Le parquet avait requis 6 mois de prison avec sursis contre l'imam Mohamed Tataï, mais le tribunal correctionnel de Toulouse, qui avait jugé qu'il n'avait pas d'incitation à la haine raciale dans le prêche, avait relaxé l'imam de Toulouse dans son verdict rendu le 14 septembre 2021. Le parquet et les parties civiles ont décidé de faire appel de ce verdict devant le tribunal de Toulouse.

Le procès en appel de l'imam de Mohamed Tataï s'est déroulé mai dernier devant le tribunal de Toulouse et le verdict a été rendu ce mercredi 31 août 2022. L'imam, qui ne s'est pas présenté lors du rendu de la décision du tribunal en raison d'une hospitalisation, écope de 4 mois de prison avec sursis et 20'000 euros de dommages et intérêts qu'il devra verser à plusieurs associations. L'avocat de l'imam Mohamed Tataï a annoncé un pourvoi en cassation. Le délai pour un nouvel examen de ce dossier est de 6 à 7 mois minimum.