Crise du gaz : L'Italien ENI acquiert les actifs du Britannique BP en Algérie

Un travailleur ajuste la tuyauterie d'une station de gaz naturel

Après des mois de tractations, le géant pétrolier italien ENI a annoncé l’acquisition des actifs de la compagnie britannique British Petroleum (BP) en Algérie. C’est ce que vient d’annoncer la compagnie italienne dans un communiqué, rendu public ce mercredi 7 septembre. La transaction concerne deux concessions de gaz à "In Amenas" et à "In Salah".

"Cette acquisition a une grande valeur stratégique pour contribuer davantage aux besoins en gaz de l'Europe et renforce la présence d'ENI en Algérie", peut-on lire dans le communiqué. Et d’ajouter : "L'opération d'aujourd'hui permettra à ENI d'augmenter son portefeuille d'actifs dans le pays et, conjointement avec les nouveaux contrats de Berkine South et du bloc 404/208 récemment signés, permettra de nouvelles opportunités de développement synergiques, principalement axées sur l'augmentation de la production de gaz".

Il importe de rappeler que les actifs de BP à "In Amenas" (participation directe de 45,89 %) et à "In Salah" (33,15 %), exploités conjointement avec Sonatrach et Equinor, sont situés au sud du Sahara et leur production de gaz et de liquides associés a débuté en 2006 et 2004 respectivement. En 2021, ils ont produit environ 11 milliards de m3 de gaz, 12 millions de barils de condensats et de GPL. "Suite à ces acquisitions et aux programmes de développement en cours dans le bassin de Berkine, en 2023, la production d'ENI en Algérie passera à plus de 120.000 barils d'équivalent pétrole par jour", ajoutent les rédacteurs du communiqué.

L’Algérie exercera-t-elle son droit de préemption ?

Il est difficile de ne pas voir un lien entre cette transaction avec de la guerre en Ukraine et la volonté italienne de se mettre à l’abri de la crise énergétique qui s’annonce. Rappelons que, le 28 février de l'année en cours, le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, s’est rendu à Alger pour tenter de convaincre les autorités algériennes d’augmenter les livraisons de gaz à son pays. Il était accompagné d’un haut responsable du groupe ENI.

L'on ignore si les actifs de BP en Algérie ont été abordés en haut lieu, mais tout porte à croire que cela a été le cas. L’on ignore également si les autorités algériennes vont approuver cette transaction, sachant que le droit de préemption donne aux opérateurs nationaux la priorité de racheter les actifs en vente.

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