L’Algérie n’est certes pas une destination touristique de choix. Et le budget à prévoir n’est pas le seul argument qui empêche les étrangers d’y voyager. Le Dauphiné libéré, un quotidien français, a tenté de faire une estimation pour un séjour hors saison, et l’addition n’est pas aussi salée qu’on pouvait le penser.
Pour un vol à destination d’Alger, écrit le même média, comptez 200 € en fourchette basse à l’automne, pour un aller-retour depuis Lyon ou Genève et 350 € depuis Strasbourg. Il faudra également ajouter le prix du visa, de 85 € pour un séjour de moins de 90 jours. Concernant les hébergements, comptez entre 15 et 100 € la nuit, si vous choisissez de séjourner en auberge de jeunesse, ou dans un établissement de haut standing. Pour les repas, comptez en moyenne 5 à 10 € par personne.
Pour une vingtaine de jours, à raison d’une trentaine d’euros la nuitée et des repas plus ou moins bien élaborés, on dépassera à peine les 1000 euros. Il est vrai que pour une somme pareille on ne logera pas dans les palaces du pays dont les prix dépassent parfois les 150 euros la nuitée. Mais ça peut permettre de découvrir quelques endroits de ce pays-continent, notamment le Nord. Mais, sur segment, l’Algérie dont la culture touristique fait horriblement défaut, a beaucoup de concurrence. En effet, son voisin de l’Ouest, selon les spécialistes, fait mieux en matière de service, et celui de l’Est fait mieux, et en matière de prix et en matière de service.
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Le tourisme en Algérie, "Il faut tout réinventer !"
Mais les potentialités touristiques de l’Algérie, en dehors des plages, des villes et des "vestiges" du Nord, sont multiples : le Tassili N’Ajjer, le Hoggar, les Oasis de l’Erg oriental (El Oued, Touggourt, Ouargla), la Saoura de l’Erg occidental (El Menea, Timimoun, Adrar, Erg Echech, Beni Abbes, Kerzaz, Taghit) et beaucoup d’autres régions fascinantes qui demeurent – ou sont devenues – méconnues.
Dans le cadre du tour-operating, c’est-à-dire les voyages organisés, le Sud algérien n’a pas reçu un quart d’un million de touristes étrangers. Les plus grands flux, le Sud algérien les a reçus au cours des années 70 et 80 (170.000 environ). Il faut noter que dans le Sahara, c’est la formule "tourisme itinérant" qui marche le plus. Sauf que ce genre de tourisme coûte trop cher. Une randonnée chamelière d’une semaine dans le sud algérien, en guise d’exemple, dépasse les 1000 euros. En y ajoutant les tracas administratifs et l’absence d’une réelle culture touristique, il est clair que les chameaux algériens chômeront à longueur d’année. "Il faut tout réinventer !", assène, indigné, le patron d’une agence touristique.