Pour pouvoir se produire sur le territoire algérien, un artiste étranger doit remplir certaines exigences que l’Algérie vient de fixer par décret exécutif. Moralité publique, histoire algérienne et ordre public sont, entre autres, ce qu'il faut absolument respecter. Le texte, fixant les « modalités relatives à l’invitation des artistes étrangers aux fins de présenter des spectacles culturels et artistiques destinés au public », a été publié le jeudi 29 septembre 2022 au Journal officiel, donc effectif.
Les exigences les plus en vue, prévues par le décret signé par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, sont contenues dans l’article 7. Celui-ci exige de l’artiste étranger de répondre à certains critères assez rigoureux :
- Ne pas avoir des positions portant préjudice à l’histoire de l’Algérie ou à sa réputation ou à ses symboles et constantes nationales ou contradictoires avec ses intérêts.
- Ne pas être réputé pour son appartenance ou son soutien ou sa sympathie à des organisations extrémistes.
- Ne pas présenter des œuvres contraires à l’ordre public et à la moralité publique.
- Les œuvres ne doivent pas être vêtues d’un caractère politique et ne doivent pas porter une forme d’extrémisme religieux ou racial.
- Présenter des œuvres, en Algérie, qui tiennent compte des spécificités sociales, culturelles et éthiques de la société algérienne.
Artistes étrangers, le principe de la réciprocité de mise
Le décret indique que les artistes étrangers ne sont invités en Algérie que dans trois cas. D’abord :
- présenter des spectacles dans le cadre de la coopération et de l’échange culturels et artistiques internationaux
- participer à des festivals et des festivités culturels et artistiques, dûment organisés
- présenter des spectacles dans un cadre commercial
L’article 6 du décret précise, par ailleurs, que « sous réserve du principe de réciprocité, l’invitation des artistes étrangers est soumise à l’accord préalable du ministre chargé de la Culture ». Ainsi, une « demande d’accord est introduite 3 mois, au minimum, avant la date du spectacle […], accompagnée du projet de contrat à conclure avec l’artiste étranger ainsi que sa biographie ».
Le décret précise néanmoins que ce ne sont pas tous les artistes étrangers qui sont soumis aux exigences déjà énumérées. Il s’agit des « artistes […] invités par les centres culturels étrangers aux fins d’organiser des festivités dans leurs enceintes », les « invités par des producteurs de droit algérien aux fins de participer à des coproductions cinématographiques » et, enfin les « artistes étrangers invités par des producteurs étrangers aux fins de tournage cinématographique en Algérie ».