France : L'agrandissement d'une école musulmane au cœur d'une polémique

École musulmane

L’agrandissement d’une école musulmane suscite la polémique en France. En effet, alors que la mairie a donné, en juin dernier, son feu vert à l'agrandissement de cet établissement situé à Valence, la même municipalité a décidé de faire machine arrière en décidant d’annuler la vente d'un terrain permettant à cette école musulmane de s'agrandir. Une décision qui a suscité l’indignation des responsables de cette école, qui ont décidé de saisir la justice.

Le 27 juin dernier, le Conseil municipal de Valence a voté une délibération pour la vente d’un terrain au profit de l’école musulmane de la commune gérée par l’association « Valeurs et Réussite ». Gérante de cette école musulmane hors contrat fondée en 2012 à Valence dans une mosquée sous le nom « Iqra », l'association Valeurs et Réussite voulait acquérir ce terrain de 8400 m², en face du lieu de culte, pour agrandir ses locaux et passer sous contrat pour se conformer aux lois de la République.

La vente de ce terrain au profit de cette école musulmane a été suivie par une vive polémique et la préfète de la Drôme demande au maire de Valence, Nicolas Daragon, de faire machine arrière. La préfecture a émis des réserves sur la base d'une « note » faisant état des prétendus liens entre l'association qui gère l'école et les Frères musulmans, rapportent plusieurs médias français.

Face à l’ampleur de la polémique, la mairie de Valence a fini par revenir sur sa décision, en annulant lundi 3 octobre la vente du terrain au profit de cette école musulmane. La municipalité a justifié l’annulation de la vente par un motif d'urbanisme. « Le terrain doit rester vierge de toute construction », selon la direction des territoires. Mais en réalité, c’est la préfecture qui est derrière cette décision, comme le reconnait le maire de Valence.

Les responsables de l'école musulmane portent plainte pour « discrimination »

« Nous regrettons sincèrement que cette absence de clarté, de cohérence et de constance dans la ligne de conduite adoptée par l'État nous ait aujourd'hui contraints à cette situation », regrette le maire LR de Valence Nicolas Daragon. « Après tout, si l'État mettait en conformité ses paroles avec ses actes, les réserves qu'il émet aujourd'hui n'auraient-elles pas dû conduire l'État à exiger la fermeture de cette école alors qu'elle a pu effectuer tranquillement sa 11e rentrée ? » s’interroge-t-il au micro de France Bleu.

En réponse, l’association « Valeurs et Réussite », qui gère cette école musulmane où sont scolarisés actuellement 42 élèves, a décidé de déposer plainte contre X pour « discrimination », a indiqué à l'AFP son avocat. « L'annulation de cette vente à l'égard de cette école est un nouveau franchissement dans le matraquage et dans la chasse aux sorcières réalisés à l'égard de certaines associations musulmanes », a déclaré Me Nabil Boudi.

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