France : Une école musulmane dans le viseur de la justice

Une école musulmane hors contrat de Toulouse, dénommée Al Badr (La Lune en arabe) et qui avait déjà eu des démêlés avec la justice, a été signalée au procureur de la République pour divers « manquements manifestes », a indiqué à l’AFP le lundi 30 août le recteur de l’académie de Toulouse.

Les parents d’élèves de cette école musulmane, située rue Gauguin dans le quartier de Bellefontaine à Toulouse, ont eux été mis en demeure d’inscrire leurs enfants dans un autre établissement. « Mais il ne s’agit pas à ce stade d’une fermeture administrative » qui ne peut être appliquée qu’après une décision de justice, a détaillé le recteur de Toulouse Mostafa Fourar, lors d’une conférence de presse.

L’école musulmane Al Badr de Toulouse signalée au procureur de la République

« Deux contrôles ont mis en évidence des manquements manifestes aussi bien au niveau pédagogique qu’administratif », a-t-il affirmé, à quelques jours de la rentrée scolaire. « Par exemple, les enseignements scientifiques expérimentaux ne peuvent être assurés du fait de l’insuffisance de locaux et de matériel de laboratoire », ajoute-t-il.

Selon le recteur de Toulouse, il y a une « mauvaise tenue du registre des enseignants et des élèves » ou encore « la présence irrégulière du directeur dont les fonctions sont déléguées à des personnes non habilitées ».

Cette école a été déjà  fermée en 2016 pour « enseignement non conforme »

Situé dans le quartier Bellefontaine, à Toulouse, cet établissement hors contrat cristallisait les inquiétudes autour des écoles musulmanes qui fleurissent un peu partout en France, avec en substance la crainte de voir l’Islam radical se propager dans la jeunesse.

Cette école, qui accueillait avant les vacances d’été quelque 130 élèves de primaire et collège, avait été condamnée en 2016 par le tribunal correctionnel de Toulouse à fermer ses portes pour « enseignement non conforme ». Son directeur, l’imam Abdelfattah Rahhaoui, réputé pour son conservatisme, avait lui été condamné à quatre mois de prison avec sursis et à une interdiction de diriger un établissement d’éducation.

Mais en décembre 2018, la cour d’appel de Toulouse a infirmé la fermeture de l’école et relaxé son directeur ainsi que l’association Al-Badr qui gérait l’établissement, à la suite d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par l’avocat de la défense. L’école a ainsi pu rouvrir avec la constitution d’une nouvelle association culturelle.

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