Voyage en Algérie : Le gouvernement canadien maintient son étrange mise en garde

Photo d'un drapeau et d'un passeport canadien

Le gouvernement canadien ne considère toujours pas l'Algérie comme un pays pas sûr. En effet, ce gouvernement a renouvelé ses avertissements émis pour ses ressortissants voulant se rendre en Algérie. L'État canadien conseille donc dans une note publiée le 1er octobre à ses ressortissants d'être prudents et vigilants à tout moment : « faites preuve d’une grande prudence en Algérie en raison des risques de troubles civils et de terrorisme ».

Cette note, loin des réalités, va dans le même sens que celle émise à la mi-juillet 2022. Elle est étrange sur plusieurs points de vue. Le gouvernement canadien parle d'une situation en décalage avec les réalités. L'Algérie a, en effet, dépassé le climat d'insécurité qui a régné pendant la Décennie noire. En Algérie, même les étrangers témoignent de la sécurité qui y règne.

Plus étrange encore, la suite de la note concerne certaines régions longeant la Libye, la Tunisie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Le gouvernement canadien déconseille tout simplement à ses ressortissants de s'y rendre. Il s'agit des wilayas d'Adrar, d'El Oued, d'Illizi, de Ouargla, de Tamanrasset, de Tébessa et de Tindouf. Le gouvernement canadien affirme que « des groupes armés y sont actifs. Il existe aussi dans ces régions des menaces de terrorisme, de banditisme et d’enlèvement ». Cependant, il faut dire que les affirmations ne sont pas vérifiées étant donné que depuis longtemps, les étrangers se rendent dans ces régions sans qu'ils soient victimes de prise d'otage ou d'acte terroriste. Le gouvernement canadien parle donc d'une situation révolue.

Dans cette même note, le gouvernement canadien appelle ses ressortissants à éviter « tout voyage non essentiel dans la région montagneuse de la Kabylie, dans les wilayas de Béjaia, Bouira, Boumerdès, Tizi-Ouzou ainsi que les wilayas d'Annaba, Béchar, Biskra, El Bayadh, El Taref, Jijel, Khenchela, Laghouat, Skikda et Souk Ahras ». Pour le Canada, « il existe dans ces régions des risques d’attentats terroristes, d’actes de banditisme et d’enlèvements ». Des risques qui ne sont pas détaillés et que seul ce gouvernement met en avant étant donné que dans ces wilayas, les risques ne sont pas réels, n'ayant connu aucun incident de la sorte depuis plusieurs années.

Risque d'enlèvements et d'attentats terroristes ?

La note du gouvernement canadien poursuit qu' « il existe un risque de blessure, de vol, d’enlèvement ou de meurtre en raison de la présence de barrages routiers érigés au hasard par des bandits ou des terroristes dans les wilayas de : Annaba, Béchar, Biskra, El Bayadh, El Taref, Jijel, Khenchela, Laghouat, Skikda, Souk Ahras ». Ce gouvernement conseille donc à ses ressortissants d'exercer « une extrême vigilance aux postes de contrôle routier » et de ne s'arrêter « qu’en présence de policiers portant un uniforme officiel ».

Cette note ne s'arrête pas à ces avertissements. Le gouvernement canadien affirme qu'« il existe une menace terroriste. Les attentats qui se produisent régulièrement font des morts et des blessés, surtout dans les montagnes de Kabylie, au sud‑est d’Alger ». De quels attentats parle ce gouvernement ? Depuis quand aucun attentat n'a été enregistré en Algérie ?

En effet, le gouvernement affirme des contre-vérités. Depuis plus d'une décennie, le pays n'a enregistré aucun attentat. « Bien que les autorités aient déjoué un certain nombre d’attentats, la sécurité demeure précaire. Les centres urbains sont considérés comme plus sûrs que les zones rurales montagneuses et densément boisées, mais il existe toujours un risque de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment », ajoute cette note en décalage avec le quotidien des Algériens.

Cette note qui donne l'impression que le gouvernement canadien parle de la décennie noire ajoute également qu'en Algérie « il existe un risque d’enlèvements. Des étrangers ont été pris en otage et, dans certains cas, exécutés. Des groupes terroristes ont attaqué des installations pétrolières et gazières et, au cours de ces attaques, ils ont pris des personnes en otages et les ont tuées ». En tous cas il faut s'interroger si le gouvernement canadien a actualisé ses informations et quelles sont ses motivations concernant ces allégations.

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