Après l'autorisation d'importation de voitures de moins de 3 ans, les prix ont-ils chuté sur le marché local ?

Importation de voitures d'occasion

Depuis son annonce par le chef de l'État à l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire consacré au projet de Loi de finances 2023, l'autorisation d'importation de voitures de moins de 3 ans est sur toutes les langues. On en parle souvent avec une question à la clé : où en sont les prix des voitures d'occasion sur le marché national d'automobiles ?

En vérité, il est difficile d'y répondre pour le moment, vue qu'on en est encore au stade de l'annonce1. En effet, il va falloir attendre que ladite importation soit effective pour avoir un réel aperçu de comment le marché algérien des voitures d'occasion va réagir. Aussi faut-il patienter quelques jours – au moins une semaine – pour voir si réellement les prix des voitures en question enregistrent une baisse significative comme le prétendent certains.

Les prix des voitures ont-ils baissé de 20 à 25 millions de centimes ?

Beaucoup de sites d'informations et d'organes de presse se sont dépêchés de faire des comparatifs de prix. Certains se sont contentés d'une vérification sur le site d'annonces le plus connu en Algérie – Ouedkniss. D'autres ont préféré se déplacer aux marchés de voitures d'occasion, à l'instar de la chaîne Ennahar qui, ce 11 octobre, a diffusé un reportage depuis le marché d'Omar à Bouira. Cependant, chiffres et lectures ont été différents, parfois même diamétralement opposés.

Certains médias ont assuré que les prix ont connu une chute significative, qui varierait entre 20 et 25 millions de centimes de dinars pour une voiture, selon la marque et la puissance du moteur. Aussi, nombreux sont ceux – qu'on a présenté comme des spécialistes du marché algérien de l'automobile – qui prédisent un « effondrement » des prix. C'est le cas de Nadir Kari, qui s'est exprimé sur Echorouk. Selon cet « expert », l'effondrement sera d'une telle ampleur que le gouvernement algérien donnera l'autorisation aux concessionnaires d'importer des voitures neuves. Même son de cloche de la part de l'« expert » Mourad Saadi, qui s'est confié à Ennahar. Il conseille d'ailleurs à ceux qui veulent acquérir un véhicule d'attendre que du produit neuf soit sur le marché.

L'offre dépasse la demande, et ceux qui veulent acheter préfèrent temporiser

Ce constat, à vrai dire, n'est pas partagé par tout le monde. Dans certains reportages, des individus rencontrés sur des marchés d'automobiles et interrogés par des chaînes de télévision ont été d'un autre avis. Pour la plupart des revendeurs, les prix ont, au contraire, gardé les mêmes niveaux qu'avant l'annonce faite par le chef de l'État. Les mêmes individus ont néanmoins reconnu que la demande a sensiblement baissé. « Ceux qui veulent acheter préfèrent temporiser », a témoigné un homme d'un certain âge au micro d'un journaliste d'Ennahar. Aussi, l'offre a, depuis la même annonce, explosé. En effet, la peur que les prix s'effondrent brusquement fait que beaucoup de propriétaires désirent vendre au plus vite, ce qui renforce les experts déjà cités dans leur analyse. Un excès d'offres et une diminution de la demande ne peuvent – cela va de soi – que faire baisser les prix.


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