Journée du manuscrit francophone : 2 invités algériens privés de visas

Entre les discours et les pratiques, il y a décidément un réel faussé. Au moment où la France et l’Algérie continuent à célébrer leur lune de miel, des auteurs algériens conviés à la 10e Journée du manuscrit francophone ont vu leurs demandes de visas refusées. Pourtant, en matière de mobilité de personnes, le président français Emmanuel Macron, durant sa visite en Algérie vers la fin du mois d’août 2022, a parlé de facilitations pour les sportifs, les intellectuels, ceux qui sont dans le mouvement associatif… Mais peut-être que la littérature – même d’expression française – ne suffit pas !

La liste des auteurs nominés dans le cadre de la 10e édition de la Journée du Manuscrit francophone, qui sera célébrée le 23 octobre prochain, a été récemment communiquée. Elle compte quatre auteurs vivants en Algérie, mais deux d’entre eux ne pourront pas y assister. La cause : leurs demandes de visas ont été tout simplement refusées.

Fatiha Belkacem, l’une des auteurs sélectionnés et qui n’a pas eu son visa, témoigne : « Invitée en tant qu’auteur pour mon manuscrit sélectionné "En ouvrant le livre de ma vie", j’ai préparé mon départ vers la France tout heureuse de cet événement. Hélas, mon dossier très complet a reçu un refus pour le visa demandé. J’ai donc délégué de ce fait ma sœur résidente à Paris pour me représenter ». « Je tenais à remercier toute l’équipe des Éditions du Net pour m’avoir offert du rêve. Joyeux anniversaire aux 10 ans de la Journée du Manuscrit », ajoute Fatiha Belkacem.

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Demandes « algériennes » de visas : une fin de non-recevoir systématique

« Je suis au regret de vous informer que ma demande de visa a été refusée aux motifs que l’objet de mon séjour et les conditions d’hébergement ne sont pas fiables. Désolé de ne pas être parmi vous pour la cérémonie du 23 octobre », a écrit, pour sa part, Boukhalfa Belaloui aux organisateurs de la 10e édition de la Journée du Manuscrit francophone. Elle aussi a vu sa demande de visa refusée.

À noter qu’aucun autre auteur originaire d’un autre pays africain, convié à la Journée du manuscrit francophone, ne s’est retrouvé confronté à une telle situation. « Comment comprendre que les services consulaires, quand il s’agit de pays d’Afrique subsaharienne, prennent le temps des vérifications, plutôt que de refuser une demande de visa ? » se demandent les organisateurs, qui indiquent « avoir reçu plusieurs demandes de services, à des fins de confirmation de l’authenticité des documents fournis ». « Pour l’Algérie, c’est une fin de non-recevoir systématisée », regrettent-ils.


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