Le meurtre de Lola a suscité colère et indignation chez les Algériens de France. Ces derniers, qui ne cessent de dénoncer ce crime qui serait commis par une ressortissante algérienne, font face à des accusations portées contre les immigrés par une partie de la classe politique française. Mais la diaspora algérienne veut surtout éviter l'amalgame.
La présumée auteure de ce crime est une sans-papiers algérienne de 24 ans. Les aveux faits par cette Algérienne sur son acte atroce ont été saisis à la volée par les partisans de l'extrême pour tirer à boulets rouges sur les migrants algériens.
Devant cette « furie », de nombreux Algériens de France sont montés au créneau pour crier haut et fort leur indignation. Tout en condamnant ce crime barbare, ces Algériens de France veulent surtout crier leur colère contre ceux qui font de l'amalgame entre ce crime et les origines de son auteure présumée – Dahbia B. D'ailleurs, plusieurs Algériens ont pris part à l'hommage rendu ce jeudi 20 octobre devant le parvis du 119 rue Manin à Paris, dans le quartier où la petite Lola a été assassinée vendredi dernier.
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« Kabyle, je suis doublement choquée par le fait que Dahbia B est algérienne »
Plusieurs voisines algériennes de Lola sont venues apporter des fleurs, des mots ou des bougies en guise d'hommage à la victime. « Je n'ai pas de mots », confie Djamina. « Comme je suis Kabyle, je suis doublement choquée par le fait que Dahbia B est algérienne. On n'a pas besoin de se faire remarquer, ça va encore nous retomber dessus », ajoute-t-elle au journal Le Parisien1.
« L'islam dit de ne pas tuer, l'islam est propre ! Stop aux amalgames. C'est une débile qui a fait ça et sa sœur n'est pas responsable de ses actes. Dahbia B devait être reconduite à la frontière, alors qu'est-ce qu'elle fait là ? Que fait la préfecture ? » s'indigne pour sa part Diji, 49 ans, une Algérienne née en France. Sara, une autre Algérienne présente sur les lieux de l'hommage, a voulu surtout faire part de son indignation face à l'instrumentalisation raciste de ce crime par une partie de la classe politique française.
« Dahbia B faisait l'objet d'une demande de reconduite à la frontière et je regrette que cela devienne le sujet central. Au-delà de ce crime odieux, ce meurtre pose la question de la prise en charge de la santé mentale en France. On laisse les malades mentaux dans les rues… Dans notre quartier, on les voit, il y en a plein ! Et pour moi, en tant qu'Algérienne, c'est le double poignard. D'un côté, le meurtre de Lola, de l'autre les accusations racistes », regrette-t-elle.