Elle quitte l'Algérie harraga avec ses deux enfants

Mère avec deux enfants

Le phénomène de l’immigration clandestine, appelé communément la harga, touche toutes les catégories sociales. En Algérie, des familles entières n’hésitent pas à prendre le risque de faire la traversée de la Méditerranée à bord d’embarcations de fortunes pour rejoindre les rives du Sud de l’Europe. 

Les histoires de ces familles algériennes qui prennent le large dans le but d’atteindre les côtes espagnoles ou italiennes sont nombreuses. Des médias et des organismes en charge des droits de l’Homme rapportent régulièrement de nombreux cas de ces familles algériennes qui embarquent à bord des bateaux de fortunes pour rejoindre l’Europe. Des aventures qui se font parfois au péril de la vie de ces harraga.

L’histoire de cette mère de famille qui a tenté la harga avec ses des enfants en bas âge est édifiante sur l’ampleur du phénomène. Âgée de 34 ans, Samia a quitté l’Algérie avec ses deux enfants, de 8 ans et un an et demi, pour rejoindre son mari en Turquie. Le projet de cette famille algérienne est de rejoindre la France à partir de la route des Balkans. Mais la famille se trouve aujourd'hui coincée dans le nord de la Serbie, en attendant de passer la frontière hongroise.

Samia est arrivée avec son mari et ses deux enfants il y a une semaine dans la ville de Horgos située au nord de la Serbie. « J’ai quitté Alger avec les deux petits, car je voulais rejoindre mon mari, installé en Turquie depuis quatre ans, pour qu'ensuite on aille ensemble en France »; raconte Samia au site spécialisé Infos Migrants. « Notre but c’est d’aller à Nice, car ma sœur habite là-bas », ajoute-t-elle.

« C’est très difficile d’être ici, mais je ne retournerai pas en Algérie »

Mais avant d’atteindre le nord de la Serbie dans les Balkans, Samia et les autres membres de sa famille ont vécu un vrai calvaire. « Le chemin jusqu’ici a été très difficile. D’abord, on a voulu passer par la Grèce : on a essayé cinq fois, sans succès. Alors on a décidé d’aller en Bulgarie. Là aussi, ça a été très compliqué. J’ai compté, on a fait 15 tentatives. Mais on a réussi. On a ensuite traversé le pays et passé la frontière serbe. Et nous voilà ici », explique-t-elle.

En attendant de franchir la frontière hongroise, cette famille algérienne passe ses journées dans un camp de fortune, où survivent, comme elle, une centaine de personnes en majorité marocaines. Samia occupe une petite pièce avec son mari et ses deux enfants : Zayneb, 8 ans, et Wassim, un an et demi. « La prochaine étape, c’est la Hongrie, mais on n’a pas encore essayé. J’attends de voir moins de police. Ça a l’air vraiment très dur de passer de l’autre côté. Et quand je vois les gens du camp revenir de la frontière, ça me fait peur », reconnait Samia.

« On aimerait bien quitter cet endroit et aller à l’hôtel, mais nous n’avons pas les moyens. Rien qu’un trajet en taxi jusqu’au centre du village, c’est 30 euros, parfois 50. Alors tant pis, on reste là », souligne encore la mère de famille algérienne. « C’est très difficile d’être ici, mais je ne retournerai pas en Algérie. Là-bas, on n’avait rien, alors que mon mari a un diplôme. On vivait dans un logement délabré, nous n’avions pas une vie digne », ajoute-t-elle.

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