Rendez-vous visas en Algérie : TLS contact épinglée par un sénateur français

Pour déposer un dossier de demande de visa pour la France, des postulants en Algérie n'arrivent souvent pas à trouver un créneau. Ils se rabattent sur de tierces personnes qui proposent leurs services pour des prises de rendez-vous. Le phénomène devient monnaie courante en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Il a également été soulevé à plusieurs reprises au niveau du Sénat français. 

Ainsi, le 3 novembre, Arnaud Bazin, Sénateur du Val-d'Oise (Île-de-France) revient à la charge. Il a interpellé la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères sur les conditions de délivrance de visas français en Algérie. Le sénateur dans sa question à la ministre écrit « il apparait que le dispositif technique sur le site internet dédié ouvre un nombre de créneaux mis en ligne quotidiennement limité et peu compréhensible, le "clic" sur un créneau apparemment libre n'entrainant aucun effet ».

Arnaud Bazin rappelle que « dans un rapport parlementaire remis à l'Assemblée nationale en janvier 2021, l'essor du business des rendez-vous de visas a été pointé, la difficulté liée à la prise de rendez-vous étant accentuée par la multiplication des officines qui préemptent tous les créneaux dès leur ouverture sur internet et les "revendent" aux demandeurs à des tarifs fort rémunérateurs pour elles ».

Il explique que « pour les demandeurs de visa en Algérie, la société gestionnaire, TLS contact, outre la gestion du dispositif d'inscription aux rendez-vous de dépôt de dossier (gratuit, mais apparemment le plus souvent non fonctionnel) propose des services payants "d'aide à la constitution du dossier" et un supplément, lui aussi payant, de réception de dossier le weekend ».

Dénonçant la situation, le sénateur indique qu' « outre l'aspect discutable et juridiquement surprenant de cette situation, il souhaiterait donc connaitre les éléments statistiques du nombre de rendez-vous pris directement sur le site TLS de demande de visa pour les Algériens, sans avoir recours à ces "prestataires" et ceux émanant de ces derniers ». Arnaud Bazin demande à la ministre « quelles solutions elle entend préconiser pour que les demandeurs de visa puissent obtenir des rendez-vous de façon plus transparente ».

Il faut rappeler que déjà en juin 2022 un autre sénateur, Olivier Cadic, en l'occurrence, a saisi la même ministre sur le sujet, à travers une question écrite. Dans son courrier, le sénateur s'est demandé si le département ministériel a pris une quelconque mesure pour mettre un terme à la pratique de vente de rendez-vous par de tierces personnes ce qui « impactent négativement l'image de la France à l'étranger ». Force est de constater que depuis, les choses n'ont pas changé. Les rendez-vous se vendent toujours et le ministère français des Affaires étrangères n'a pris aucune mesure contre ces pratiques.

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