En France, des Obligations de quitter le territoire français (OQTF) sont délivrées avec frénésie ces derniers jours. Après Karim, médecin algérien en France depuis 2015 qui se retrouve sous le coup de ces procédures, c'est une autre algérienne qui est victime de l'administration française.
Il s'agit d'une mère de famille qui se retrouve du jour au lendemain sous OQTF. Cette femme isolée est désormais en situation irrégulière. Elle s'est vue refuser un titre de séjour sur le territoire Français. Perdue et désarçonnée par cette décision, Fouzia Benfodda a décidé de se battre pour rester en France. Dans cette lutte, elle a reçu le soutien de l'association nîmoise AMI (l'Association pour les migrants).
L'Algérienne de 40 ans et mère de deux enfants scolarisés à Nîmes vient tout juste de prendre connaissance du refus opposé à sa demande de titre de séjour. Ce refus porte la mention « Obligation de quitter le territoire Français ». Un arrêté de la préfète du Gard édictée il y a presque six mois sans que la femme ne soit mise au courant. Désabusée, la femme a vu son monde s'effondrer. Elle a été victime d’un AVC la semaine dernière.
Ses parents sont Français, mais elle se retrouve sous OQTF
Il faut souligner que cette femme est arrivée en France en 2016. Elle a rejoint sa mère française, tout comme son père, un ancien Harki qui a servi l'armée française, aujourd'hui décédé. « J’ai quitté l’Algérie après avoir été abandonnée par le père de mon fils aîné, puis, celui de ma fille aujourd’hui âgée de 6 ans », raconte Fouzia très affaiblie.
Toutefois, l'Algérienne ne baisse pas les bras. Elle se bat pour que son cas soit réétudié exceptionnellement. Elle veut obtenir un titre de séjour « Vie privée et familiale ». Fouzia explique : «mes frères, mes sœurs, mes oncles sont ici, ma mère qui a besoin de moi à ses côtés également, mais, aussi, mes enfants qui sont scolarisés et intégrés ».
Julie Huou de l'association AMI (association pour les migrants) témoigne que « cette femme courageuse est un modèle d’intégration. Tant qu’un titre de séjour lui sera refusé, on se battra pour elle. On ne la lâchera pas ! » Elle indique que « depuis quelque temps, la préfecture du Gard semble s’épargner l’examen de la situation des étrangers déposant une nouvelle demande de titre, lorsque ceux-ci ont déjà fait l’objet d’une OQTF, même très ancienne. L’évolution de leur situation individuelle et tous leurs efforts d’intégrations sont désormais déconsidérés ! » Fouzia conclut les larmes aux yeux : « je ne demande pas à être assistée, mais juste un bout de papier. Pour pouvoir vivre et travailler, ici, au pays de la liberté ».