Des Franco-Algériens condamnés en Algérie pour appartenance à un réseau terroriste lié à Daech

Drapeau de Daech (État islamique, ISIS)

Mercredi dernier, huit personnes ont été condamnées par le tribunal de première instance d'Oran, à des peines de prison ferme allant de 5 à 10 ans pour appartenance à « un réseau terroriste lié à Daech ». Le groupe en question, qui, à croire les enquêteurs, a des connexions aussi bien en France qu'en Afghanistan, compte quelques Franco-Algériens ainsi qu'un Français.

Entre autres chefs d'inculpation pour lesquels les huit personnes ont été condamnées, l'on cite : tentative d'attaque à l'explosif, voyage à l'étranger dans le but de participer à des attentats terroristes et utilisation de moyens technologiques pour recruter des personnes au profit de Daech. Les enquêteurs ont également fait état de trois autres membres présumés de ce groupe qui sont toujours en fuite.

L'affaire, à croire le journal Le Point qui en a fait un compte-rendu détaillé, remonte à mai 2018, quand les services spécialisés arrêtent à Mostaganem un groupe d'individus, saisissant dans la foulée armes, munitions, téléphones portables, ordinateurs, DVD de propagande terroriste, etc. Les enquêteurs, remontant les pistes, ont commencé par débusquer Samir A., le chauffeur de la cellule. Franco-Algérien, celui-ci a reconnu qu'il avait adopté, depuis 2005, le courant salafiste et qu'il avait rencontré un certain Abdelali S. à Mostaganem. Ce dernier, qui vivait auparavant en France et qu'on présente comme le cerveau de la cellule terroriste, s'était engagé dans les rangs de Daech en Afghanistan avec son épouse, Sara D.

Samir A. fait aussi la connaissance d'un certain Abou Kassem (nom d'emprunt), un Français converti, et son épouse algérienne, Dounia B. qui rejoignent Daech en Afghanistan. Dounia B. sera d'ailleurs arrêtée par les forces américaines en Afghanistan. Abou Kassem et deux autres femmes, dont une d'origine algérienne et née en France, sont toujours recherchés par la justice algérienne.

Ils allaient commettre des attentats en Algérie avant de rejoindre Daech en Afghanistan

Selon les enquêteurs, certains membres de cette cellule étaient chargés de trouver des armes, mais aussi de fournir aux terroristes des médicaments grâce à un contact à l'hôpital de Mostaganem. Le hold-up d'une bijouterie pour amasser un pactole au profit des groupes de Daech en Algérie faisait aussi partie de leurs plans. Les membres de cette cellule organisaient également des visionnages de vidéos de propagande de l'organisation État islamique chez un de leurs membres et s'échangeaient, via Telegram, des tutoriels pour la fabrication de bombes. Car certaines recrues devaient, avant de rejoindre Daech en Afghanistan, commettre des attentats d'abord en Algérie, notamment une attaque à l'explosif contre un commissariat à Mostaganem, mais la découverte de leur cellule en 2018 a fait échouer ces plans.

Rappelons que l'organisation de l'État islamique, appelée communément « Daech », n'a jamais pu faire long feu en Algérie. Néanmoins, elle a réussi à réaliser quelques recrutements, notamment parmi les anciens du GIA (Groupe islamique armé) ou encore de l'AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique).

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