L'ancien eurodéputé José Bové se dit victime d'une tentative de corruption par le Maroc

José Bové

Le Parlement européen est secoué ces derniers jours par un scandale de corruption impliquant le Qatar. Un scandale dans lequel le Maroc est également cité et dont les ramifications remonteraient à plusieurs années. En effet, l’ancien eurodéputé écologiste français José Bové a révélé, vendredi 16 décembre, que l’actuel Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, a tenté de le soudoyer lors de négociations sur un accord de libre-échange. C’était à l’époque où José Bové était rapporteur de la Commission du Commerce extérieur au Parlement européen entre 2009 et 2014.

Alors que les enquêtes sur l’affaire dite du « Qatargate », impliquant plusieurs députés européens et dans laquelle le Maroc est également cité, sont en cours, l’ancien eurodéputé français José Bové sort du silence et apporte son témoignage concernant une tentative de corruption impliquant le gouvernement marocain. Dans une déclaration, vendredi 16 décembre à la radio France Inter, José Bové se dit victime d’une tentative de corruption « quand il était rapporteur de la Commission du Commerce extérieur au Parlement européen entre 2009-2014 ».

Dans son témoignage, l’ancien député écologiste a mis directement en cause l’actuel chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, qui occupait à l’époque le poste de ministre de l’Agriculture. « En tant que rapporteur sur l'accord de libre-échange sur les fruits et légumes avec le Maroc, je m'étais opposé à ce projet parce qu'il était nuisible pour les producteurs marocains et européens […] mais le ministre marocain de l'Agriculture de l'époque, Aziz Akhannouch, aujourd'hui Premier ministre, ne supportait pas mon opposition », indique-t-il.

Aziz Akhannouch a proposé à José Bové un « cadeau »

« Il (Aziz Akhannouch, NDLR) m'a proposé de m'amener un cadeau à Montpellier, dans un café discret, et qu'on se rencontre entre Noël et le Premier de l'an », a ajouté José Bové. À la question de l’animateur de savoir si ce cadeau était de l'argent, José Bové a répondu : « ce n'était pas une théière, c'est clair, c'était ça ». L'ancien eurodéputé français précise que lors de cette conversation, il a fourni « une adresse » au ministre, « celle de [son] avocate ». Selon José Bové, le projet de corruption s’est arrêté à ce niveau. « Ça s'est arrêté », ajoute-t-il.

« Quand il y a des intérêts économiques colossaux qui sont en jeu, des États font pression et certains députés véreux ont profité de ça », dénonce José Bové. Il évoque notamment un « club privé, dans le cadre d'associations d'amitié, regroupant des députés européens de toutes les tendances politiques ». Près de dix ans après les faits, l’ancien eurodéputé se « félicite » de la décision prise par la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, de « mettre en place de futures réformes d'ampleur ».

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