Corruption au Parlement européen : Le Maroc cité

Drapeaux du Maroc et de l'Union européenne

Le Parlement européen est secoué, depuis plusieurs jours, par un scandale de corruption. En effet, des eurodéputés sont soupçonnés d’être soudoyés, à coups de centaines de millions d’euros, par le Qatar. Mais la monarchie gazière n’est pas le seul pays impliqué dans cette affaire qui s’annonce corsée. Le Maroc, qui n'en a pas encore fini avec le scandale Pegasus, est aussi cité.

Depuis plusieurs jours, nombre de médias ont révélé les dessous d’une enquête qui risque d’entacher véritablement la réputation du Parlement européen1. L’enquête en question a, d’ailleurs, déjà fait tomber la vice-présidente du Parlement et élue socialiste grecque Eva Kaili. Celle-ci a été arrêtée, vendredi 9 décembre 2022, et mise en examen pour corruption, blanchiment d'argent et organisation criminelle en lien avec le Qatar.

L’enquête a en outre conduit à la perquisition des domiciles de l’eurodéputé belge Marc Tarabella ainsi que l'ancien député européen, social-démocrate, et président de Fight Impunity, Pier Antonio Panzeri. Les enquêteurs ont, pour rappel, retrouvé chez lui 600 000 euros en liquide et soupçonnent l'ancien parlementaire de diriger une véritable organisation criminelle soutenue par un État étranger, en l’occurrence le Qatar. Cependant, selon des informations plus récentes, un autre pays aurait également corrompu les mis en causes. Il s’agit du Maroc, qui serait la nouvelle cible des enquêteurs.

Corruption : l'ambassadeur marocain en Pologne au cœur du scandale

C’est du moins ce que rapporte le média belge Le Soir, le premier à rendre publique l’information selon laquelle la monarchie nord-africaine est bel et bien impliquée dans ce scandale. Le média belge affirme, en effet, qu’il ressort de documents judiciaires obtenus par le Morgen que le Maroc serait également « dans le viseur de la justice ». « Panzeri, peut-on y lire, est ainsi soupçonné d’être intervenu politiquement auprès de députés européens en faveur du Qatar et du Maroc, contre paiement ».

Le même journal ajoute que la femme et la fille de l’ancien parlementaire « auraient participé au transport de cadeaux, lesquels auraient été faits par l’ambassadeur marocain en Pologne, Abderrahim Atmoun ». Le Soir rappelle que les deux hommes « se décrivent comme bons amis » sur les réseaux sociaux, et se retrouvent régulièrement en tant que coprésidents d’un organe d’échanges entre les Parlements européen et marocain. Aussi, en 2013, Panzeri a rendu visite à Abderrahim Atmoun au Maroc, en compagnie de Marc Tarabella, et quelques années plus tard avec le compagnon d’Eva Kaili.

Notons, par ailleurs, que le parquet fédéral n'a pas souhaité confirmer auprès des médias, ayant tenté de vérifier la véracité des informations, l'existence d'une enquête visant le Maroc. Aussi, le diplomate marocain, à croire les mêmes médias, n’a pas été joignable. Reste que cette affaire risque d’enfoncer davantage le Maroc qui ne s’est pas encore débarrassé du scandale Pegasus2.


  1. Le Qatar au cœur d'un nouveau scandale impliquant des députés européens 

  2. Pegasus : Une enquête de l'Union européenne révèle la liste des victimes du Maroc 

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