Pegasus : Une enquête de l'Union européenne révèle la liste des victimes du Maroc

L’implication du Maroc dans ce qui est communément appelé « l'affaire Pegasus » est, à nouveau, confirmée en haut lieu. En effet, dans son rapport publié le 8 novembre 2022, l’Union européenne a même énuméré les victimes de l’utilisation de ce logiciel espion par le Maroc. Il s’agit, en premier lieu, de responsables espagnoles de premier ordre. Mais pas que.  

Le rapport, concocté par la Commission d’enquête du Parlement européen sur Pegasus et les logiciels espions similaires, désigne également le Maroc comme l'un des principaux acteurs dans l'utilisation du logiciel en question. À croire les rédacteurs du document, l'Espagne est le pays le plus visé par l’espionnage dont s’est rendu coupable le Maroc. Aussi, cite-t-on l'émissaire de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, comme victime.

« Les révélations de juillet 2021 du projet Pegasus ont montré un grand nombre de cibles en Espagne. Cependant, les victimes semblent avoir été ciblées par différents acteurs et pour différentes raisons. Il est largement admis que les autorités marocaines visaient le Premier ministre Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l'Intérieur Fernando Grande Marlaska », peut-on lire dans le document de la commission d'enquête.

Rapport de l’Union européenne sur l'affaire Pegasus : l'Espagne également épinglée

La Commission d’enquête de l’Union européenne a, également, cité d’autres pays victimes de l’entreprise marocaine d’espionnage. Il s’agit, entre autres, de la France et de l’Italie. Cependant le Maroc n’est pas le seul pays à être épinglé par le rapport de la Commission d’enquête de l’Union européenne. L’Espagne, victime du Maroc, a été, elle aussi, citée dans l’affaire connue sous le nom de « CatalanGate ». « Un deuxième groupe de victimes […] comprend des parlementaires catalans, des membres du Parlement européen, des avocats, des organisations de la société civile… », note les rédacteurs du rapport, rappelant que le « scandale de la surveillance a été signalé pour la première fois en 2020, mais son ampleur n’a été révélé qu’en avril 2022 ».

« Les résultats de l’enquête (sur l’affaire CatalanGate, NDLR) ont montré qu'au moins 65 personnes ont été ciblées. En mai 2020, « les autorités espagnoles ont admis avoir ciblé 18 de ces 65 victimes avec l'autorisation du tribunal », note le rapport, qui ajoute que « le gouvernement espagnol a donné jusqu'à présent peu d'informations sur son rôle dans ce ciblage, invoquant le besoin de confidentialité en matière de sécurité nationale ».

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