L'Union européenne plafonne les prix du gaz : L'Algérie réagit

Production de gaz naturel algérien

Les 27 pays membres de l'Union européenne se sont accordés sur un plafonnement des prix de gros du gaz, et ce dès qu'ils dépasseront 180 euros le mégawattheure (MWh) pendant trois jours consécutifs. Cette décision a été prise le 19 décembre, après de longues et difficiles négociations. En réaction à cette décision, l'Algérie a exprimé son désaccord et a affirmé qu'elle voit d'un mauvais œil le plafonnement des prix du gaz.

Ainsi, les États membres de l'Union européenne sont parvenus à un accord qui  consiste en un mécanisme permettant de plafonner les prix de gros du gaz, dès qu'ils dépasseront 180 euros le MWh pendant trois jours consécutifs. Pour y arriver, ces pays ont dû âprement négocier.

En effet, une partie des États membres, dont l'Espagne, la Pologne, la Grèce ou encore l'Italie, réclamaient un net assouplissement des conditions d'activation du mécanisme. À l'inverse, d'autres, à l'instar de l'Allemagne, des Pays-Bas ou encore de l'Autriche, se montraient réticents à toute intervention et exigeaient des « garde-fous » drastiques pour éviter qu'un plafonnement menace les approvisionnements européens. Le risque étant que les fournisseurs de gaz naturel liquéfié (GNL) délaissent l'Europe au profit de clients asiatiques payant leur gaz à des prix plus attractifs.

Après ces négociations, ces États se sont entendus pour activer ce plafond que quand la différence entre le prix du TTF et le prix mondial du gaz naturel liquéfié (GNL) est égale ou supérieure à 35 euros. L'accord stipule également que ce mécanisme peut être désactivé à la demande de la Commission européenne en cas d'urgence. D'autres dispositions prévoient, par ailleurs, sa suspension automatique, notamment si la demande de gaz augmente de 15 % en un mois ou de 10 % en deux mois, si les importations de GNL diminuent de manière significative, ou encore si le volume négocié sur le TTF diminue de manière significative par rapport à la même période de l'année précédente.

Plafonnement des prix du gaz : L'Algérie désapprouve la décision de l'UE

Malgré les précautions prises par les pays européens, en mettant des garde-fous à ce plafonnement, l'Algérie a exprimé son désaccord. En effet, le ministre algérien de l'Énergie et des Mines, Mohammed Arkab, a affirmé, ce mardi 20 décembre en marge de la journée algéro-germanique de l'énergie, que la décision de l'Union européenne est unilatérale. Il considère que cette décision peut déstabiliser le marché gazier.

Le ministre algérien a ajouté que « des marchés du gaz ouvert transparent sans restrictions et non préférentiels sont plus que nécessaire ». « La croissance de l'investissement doit s'appuyer sur des mécanismes juridiques transparents et non préférentiels soutenus par des politiques énergétiques, écologiques claires dans les pays consommateurs de gaz ainsi que dans les pays de transit », conclut le ministre algérien.

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