Gazoduc trans-saharien : « Un projet qui fait face à du parasitage »

Gazoduc Transsaharien Nigeria-Europe : Nigeria, Niger, Algérie, Europe

Le renforcement des capacités d'approvisionnement en gaz depuis l'Afrique est devenu un enjeu majeur pour l'Union européenne. Les derniers bouleversements internationaux, causés par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ont fait comprendre aux dirigeants du vieux continent que de nouvelles sources énergétiques sont plus que nécessaires. C'est dans ce contexte que l'Europe a jeté son dévolu sur le Nigéria, l'un des plus grands producteurs mondiaux de gaz. Pour acheminer le gaz nigérian, un gazoduc long de quelques milliers de kilomètres est nécessaire. 

Pour le passage de ce gazoduc, deux options s'offrent à l'Europe. Il peut passer par l'Algérie ou le Maroc. Ces deux pays qui traversent une crise diplomatique majeure se livrent donc une bataille acharnée pour le passage de ce gazoduc. C'est dans ce contexte que le chef de l'État algérien s'est exprimé sur le sujet lors d’une rencontre avec certains organes de la presse nationale, diffusée le 22 décembre. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que ce gazoduc est « un projet qui fait face à du parasitage ».

Cependant pour ce Trans-Saharan Gas-Pipeline (TSGP), devant relier le Nigéria à l’Algérie, le chef de l'État a donné des signes positifs. Il a indiqué que des parties de ce projet ont été déjà achevées. « Nous avons convenu avec le Niger pour prendre en charge la réalisation du tronçon du gazoduc qui relie le Nigeria à la frontière algérienne », affirme Tebboune. Il faut souligner que le Niger s’est plaint d’un manque de moyens financiers et techniques.

Il faut aussi rappeler qu'à au mois de juillet 2022, les ministres de l’Énergie de l'Algérie, du Nigéria et du Niger, respectivement  Mohamed Arkab, Timipre Sylva et Mahamane Sani Mahamadou, ont signé, à Alger, un mémorandum d’entente sur ce projet stratégique. Ce gazoduc trans-saharien d’une longueur de 4,128 km, dont 1,037 km au Nigéria et 2,310 km en Algérie, devra relier les gisements gaziers du Nigeria aux installations en Algérie, en passant par le Niger sur près de 800 km. Une partie de la production du gaz naturel sera acheminée ensuite vers l’Europe, via le gazoduc Transmed. Le coût d’investissement de ce projet est estimé à 10 milliards de dollars.

Vu l'intérêt que représente ce projet pour l'Europe, un autre pays est entré en lice pour qu'il passe sur son sol. Il s'agit du Maroc qui mène une compagne diplomatique pour y arriver1. Cependant, sur le plan chiffres – distance, coûts et durée de réalisation – l'Algérie l'emporte largement sur le Maroc.


  1. Algérie ou Maroc pour faire passer le gazoduc Nigéria-Europe ? 

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