José Gonzales, a priori, ce nom ne dit absolument rien dans les relations France-Algérie. Député de l'extrême droite à l’Assemblée française, il vient d’être mis en avant avec sa nomination à la vice-présidence du groupe d’amitié France-Algérie. C’est lui-même qui en fait l’annonce dans une publication pleine d'enthousiasme sur le réseau social, Twitter.
Aussi paradoxal que cela puisse être, José Gonzales qui appartient au parti de l’extrême droite, le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, nommé dans les hautes sphères du groupe d'amitié France-Algérie, est impensable, lui qui est connu pour ses positions anti-algériennes.
[ Nomination 🔴 ]
J’ai l’immense plaisir de vous annoncer que j’ai été nommé Vice-Président du groupe d’amitié France 🇫🇷 Algérie 🇩🇿 par le bureau de l’Assemblee nationale !
Cette nomination est le symbole de mon intérêt particulier pour les relations Franco-Algeriennes 🤝 pic.twitter.com/KeZNVP7PZT
— José GONZALEZ (@GonzalezJoseRN) December 30, 2022
Il ne rate d’ailleurs aucune occasion de le dire ouvertement. Ancien pied noir, né à Oran, il est considéré comme l’un des plus anciens du RN, puisqu'il le rejoint quand il s'appelait Front national (FN) aux premières années de sa création dans les années 1970. Le député n’a jamais caché sa nostalgie pour l’Algérie, où il « a laissé une partie de sa France et beaucoup d’amis ».
France-Algérie : José Gonzales, l'homme qui ne sait pas si l'OAS avait commis des crimes
Pire encore, José Gonzales est celui qui se plait à se décrire comme « l’enfant d’une France d’ailleurs, arraché à sa terre natale et envoyé sur les côtes provençales en 1962 » et qui affirme souvent « ignorer si l’OAS avait commis des crimes en Algérie ». « La France n’est responsable d’aucun crime en Algérie et Emmanuel Macron a commis une grave erreur en parlant de crime contre l’humanité », avait-il notamment déclaré en juin dernier en plénière de l'Assemblée nationale française. Des propos alors vivement dénoncés et condamnés par les députés de gauche.
D'aucuns s'interrogent sur ce que pourrait apporter à l'amitié algéro-française, un homme nostalgique de la France coloniale et partisan de l'Algérie française. Cette nomination a-t-elle un lien avec les propos tenus récemment par le Chef de l'Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui appelait dans un entretien accordé au quotidien Le Figaro la France à ouvrir une nouvelle ère avec l'Algérie ?