Algérie - Espagne : Les pertes espagnoles s'élèvent à 630 millions d'euros

Drapeaux de l'Algérie et de l'Espagne

La brouille entre l'Algérie et l'Espagne, qui dure depuis mars 2022, continue de causer d’énormes pertes aux entreprises espagnoles. Selon les chiffres du ministère espagnol du Commerce, publiés sur son site Internet, le manque à gagner dû au boycott des produits espagnols par Alger s’élève à quelque 630 millions d’euros, et ce, en seulement cinq mois.

En effet, il suffit de faire un comparatif entre l’année 2021 et l’année 2022 pour comprendre que les exportations de l’Espagne vers l’Algérie ont sensiblement diminué. En 2021, entre juin et octobre, l’Espagne ont facturé pour 784.903.956 euros aux Algériens. Or, l’année dernière, à la même période, le chiffre, communiqué par le ministère espagnol du Commerce, est de l’ordre de 155.011.526 euros. Par conséquent, Madrid a perdu 629.891.860 euros sur le marché des exportations.

Crise Algérie - Espagne : Une perte d’un milliard sur l’ensemble de l’année 2022

Selon des sources citées par nombre de médias espagnols, le gel des activités commerciales, décidé par Alger, pourrait coûter à l’Espagne près d’un milliard d’euros, sur l’ensemble de l’année 2022. Cela explique, si besoin est, la colère des entreprises espagnoles qui pressent le gouvernement de résoudre au plus vite la crise entre les deux pays.

Par ailleurs, et toujours selon les chiffres du ministère espagnol du Commerce, la Catalogne n’a pas été trop affectée par le boycott des produits espagnols par Alger. Pour cause, l’économie locale exporte ses produits à destination du voisin du sud à hauteur d’une valeur de 634 millions d’euros par an. Et, en fait, cela ne représente que 0,8 % du total des exportations catalanes.

Le gouvernement espagnol ne compte rien changer à sa politique nord-africaine

Il convient de rappeler que les deux pays entretenaient de bonnes relations commerciales et diplomatiques jusqu’en mars 2022. Mais quand le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a apporté son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental, Alger a réagi au quart de tour, en suspendant, entre autres, le Traité d’amitié qui liait les deux pays depuis 2002.

Depuis, Madrid multiplie les appels de pied en direction d’Alger. Pas plus tard que le lundi 9 janvier 2023, Pedro Sánchez s’est attaché à "un agenda positif" avec l’Afrique du Nord. "L’Algérie est un partenaire essentiel et stratégique avec lequel nous aspirons à avoir les meilleures relations", a-t-il déclaré devant quelque 130 ambassadeurs de son pays, réunis en conférence à Madrid. Aussi, n’a-t-il donné aucun signe d’un quelconque changement de position quant à la question du Sahara occidental, condition sine qua non, sans laquelle les Algériens ne semblent pas prêts de lever le "blocus" sur les produits espagnols.

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