Colonisation de l'Algérie : Emmanuel Macron ne demandera pas pardon

Emmanuel Macron Algérie

Le président français Emmanuel Macron a de nouveau évoqué la question de la repentance et du pardon pour la colonisation de l'Algérie. Dans un long entretien avec l'écrivain algérien Kamel Daoud, publiée par Le Point, Macron n'a pas hésité à affirmer qu'il ne demandera pas pardon à l'Algérie pour la colonisation.

Dans cet entretien, publié au soir du mercredi 11 janvier1, Emmanuel Macron tente une explication à son refus de présenter des excuses à l'Algérie pour les 132 ans de colonialisme français ponctué pourtant par des massacres, des enfumades et des spoliations. En parallèle, il exprime sa volonté de poursuivre ce qu'il appelle « un travail d'amitié » avec Alger et invite même le chef de l'État algérien, Abdelmadjid Tebboune, à aller en France durant cette année 2023.

« Je n'ai pas à demander pardon, ce n'est pas le sujet, le mot romprait tous les liens », estime le président français, avant de tenter d'expliquer ce refus dans une littérature pas très compréhensible pour le commun des mortels. « Le travail de mémoire et d'histoire n'est pas un solde de tout compte. C'est, bien au contraire, soutenir que dedans, il y a de l'inqualifiable, de l'incompris, de l'indécidable peut-être, de l'impardonnable », a-t-il indiqué.

Nier les massacres en Algérie et demander pardon pour ces massacres, c'est kifkif pour Macron

Mieux encore, pour lui, le pardon serait « une fausse réponse aussi violente que le déni ». Comme si nier les massacres de la France en Algérie et demander pardon pour ces mêmes massacres sont deux postures qu'Emmanuel Macron considère comme violentes. Il estime que « le pire serait de conclure : On s'excuse et chacun reprend son chemin ».

D'un autre côté, le chef de l'État français n'a pas hésité à assumer pleinement le pardon demandé aux harkis, ces supplétifs algériens qui avaient pris le parti de la France au lendemain du déclenchement de la guerre de libération nationale. Il l'explique par le fait qu'une « parole avait été donnée par la République, qu'elle avait trahie plusieurs fois ». Il assume également le pardon demandé aux familles de Maurice Audin et Ali Boumendjel « car, à travers ces destins singuliers, une responsabilité, de certains gouvernements, d'un système et, à travers eux, de la France, était manifeste ».


  1. Emmanuel Macron : « Je ne demande pas pardon à l’Algérie et j’explique pourquoi », Le Point 

Retour en haut
Share via
Copy link