Loi Darmanin : Quel avenir pour les migrants travaillant dans la restauration ?

Cuisine d'un restaurant

Ce n’est que trop connu : en France, le recrutement en hôtellerie et restauration a toujours été difficile. Et la crise sanitaire, dont les séquelles continuent à sévir, n’a pas été de nature à arranger les choses. La loi Darmanin est venue en réponse à une pénurie qui en dit long sur des métiers à la fois chronophages et pas trop bien payés.

Dans un pays, qui, en temps normaux, draine annuellement presque une centaine de millions de touristes, le secteur hôtelier et restauration revêt une importance capitale. Sauf que les métiers des HCR (hôtels, cafés, restaurants) peinent à susciter de l'intérêt, ainsi qu’à trouver preneur. Ce sont, en effet, des métiers connus pour ne pas intéresser grand monde.

Pénurie de main-d'œuvre : Des milliers de migrants peuvent en profiter

Suite à la crise sanitaire, qui a fait que beaucoup de personnes réorientent leur carrière, ce ne sont pas moins de 200 000 à 300 000 offres d’emploi qui ne seraient pas pourvues en France dans les métiers de l’hôtellerie, et plus particulièrement dans la restauration. Les restaurateurs n’ont d’ailleurs pas cessé de tirer la sonnette d’alarme, en parlant, tout simplement, d’un secteur en péril. Selon plusieurs témoignages collectés par des médias français, les mêmes restaurateurs sont très favorables à la loi Darmanin qui serait à même de leur procurer la main-d’œuvre nécessaire au bon fonctionnement de leurs établissements. « Si certains Français ne veulent plus faire ce métier, je suis tout à fait ouvert à prendre des étrangers. J'ai besoin de main-d’œuvre pour ma clientèle », déclare un restaurateur parisien à CNews.

La loi Darmanin, si elle vient à être adoptée, est également en mesure de régulariser des milliers de migrants, en leur donnant la chance de sortir de l’irrégularité. Il est vrai que ce n’est pas une « grande porte de sortie », mais elle en est bien une. À côté du secteur du BTP (Bâtiment et travaux publics), hôtellerie et restauration constitueront, en effet, une aubaine pour les sans-papiers.

Titre de séjour « métiers en tension » : le gouvernement n'est pas dupe

Toutefois, le gouvernement n’est pas dupe, du moins il ne l’est pas trop : les dispositions contenues dans le projet de loi sur l’immigration et l’asile s'accompagneront d'une lutte renforcée contre le travail illégal. Des amendes pouvant aller jusqu'à 4000 euros (8000 en cas de récidive) pour l'employeur sont, entre autres, prévues. Aussi, lesdites dispositions s’accompagnent d'un changement quasi total de procédure, où l'ensemble des démarches de régularisation relèveront désormais uniquement du travailleur étranger.

En d’autres termes, il ne sera pas facile aux migrants de triche. « Pour bénéficier de ce titre, il faut trois ans de vie sur le territoire national », a déclaré Darmanin dans un entretien qu’il a accordé récemment au Parisien. « Cela ne concerne que les métiers en tension. Il a une validité de seulement un an, qui n’ouvre pas de droit au regroupement familial », a-t-il ajouté.

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