Des sans-papiers toujours dans l'espoir d'être régularisés en France

En France, des milliers de migrants risquent une expulsion à tout moment, malgré le fait qu’ils occupent des emplois qui pallient à un manque de main-d'œuvre, tels que l'hôtellerie, la restauration, le bâtiment ou le nettoyage. Leur quotidien est semblable à un cauchemar sans fin.

Comme eux, Moussa, éboueur sans-papiers en poste depuis dix ans, se rend ainsi à son boulot, avec la boule au ventre, hanté par la peur constante d'être expulsé vers le Mali, son pays natal qu'il a fui en 2013. « Vu ma situation, je n'ai jamais été tranquille depuis que je suis ici », témoigne-t-il. « On ne sait jamais, en cas de contrôle... Tant que tu n'as pas de documents, tu es toujours dans la peur », témoigne-t-il dans un récit à France 24.

« En dix ans de présence en France, il a toujours travaillé. D'abord dans le nettoyage, puis dans le bâtiment, et maintenant dans le ramassage des ordures. Pour se faire embaucher, il a pris les papiers d'un proche, un "alias", qu'il paie 10 % de son salaire », explique encore France 24.

Au sein de la même entreprise, qui peine à recruter et a recours à des éboueurs intérimaires pour pallier le manque de personnel, le cas de Moussa n’en est pas le seul. Selon la chaine française, la moitié des sans-papiers est dans la même situation que lui. « Quand tu es sans-papiers, tu ne pars pas en vacances, décrit Moussa. Tu peux travailler dix heures par jour, au lieu de sept. Pour eux, ce sont des avantages », relate Moussa.

Métiers « en tension » : Ce que prévoit la  nouvelle loi sur l'immigration

Moussa pourrait être régularisé à la faveur de l’une des nouvelles mesures contenues dans le projet de loi immigration portant création d'un titre de séjour dit des « métiers en tension », avec pour objectif de recruter dans les secteurs d'activité qui ont du mal à recruter. Présenté mercredi 1er février en Conseil des ministres français, le projet de loi immigration prévoit notamment de « faciliter les expulsions, de réformer le droit d'asile », mais a aussi un volet intégration, avec la création un titre de séjour pour les employés dans les métiers en tension.

Selon une étude de Pôle emploi et de la direction de recherche de l'administration publique (Dares) de 2022, 70 % des professions ont du mal à recruter. Il s’agit particulièrement du bâtiment, l'industrie, l'informatique, les télécommunications, les services, la restauration et l'hôtellerie, ainsi que santé. Le secteur est d’ailleurs « en manque flagrant » d’effectifs.

Et afin d’attirer des médecins étrangers et « répondre au besoin de recrutement » dans ce secteur en difficulté, il est question de créer une carte de séjour pour les professionnels de la santé, toujours dans le cadre de la nouvelle loi sur l’immigration. Destinée, selon l'article 7 du texte, aux professionnels de santé et à leurs familles « dès lors qu'ils sont recrutés par un établissement de santé publique ou privé à but non lucratif », cette nouvelle carte de séjour pluriannuelle concerne les médecins « quelle que soit leur spécialité », les sages-femmes, les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens.

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