Le Fonds monétaire international a publié ses conclusions sur la situation économique de l'Algérie. Ainsi, le conseil d’administration du FMI a achevé les consultations au titre de l’article IV avec l’Algérie selon la procédure du défaut d’opposition, affirme ce rapport.
Dans ce rapport, le FMI confirme les analyses précédentes. « Le rebond des cours des hydrocarbures a atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures et la reprise suite au choc de la pandémie semble s’être renforcée », constate le FMI. En ce qui concerne la croissance économique, les chiffres du FMI sont en dessous des chiffres officiels communiqués par les autorités algériennes. « La reprise économique s’est renforcée et la croissance du PIB hors hydrocarbures est estimée à 3,2 % en 2022, contre 2,1 % en 2021 », affirme l'instance financière.
L'inflation, un défi considérable pour l'Algérie
En ce qui concerne l'inflation, le FMI confirme également les craintes de plusieurs experts. « La hausse de l’inflation est un défi considérable, dans un contexte de politique monétaire accommodante. L’inflation globale s’est accélérée pour atteindre 7,2 % en 2021 et est estimée à 9,3 % en 2022, son plus haut niveau depuis 26 ans. Malgré les mesures prises par la banque centrale en faveur d’une gestion plus active de la liquidité, la politique monétaire reste accommodante », indique le rapport.
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Pour 2023, le FMI est plus optimiste. Il affirme que « les perspectives pour 2023 sont favorables, mais la croissance devrait ralentir et l’inflation rester élevée à moyen terme. La croissance du PIB hors hydrocarbures devrait se renforcer pour atteindre 3,4 % en 2023 sous l’effet d’une forte augmentation des dépenses budgétaires. Elle devrait ralentir progressivement par la suite pour atteindre 2 % environ à moyen terme ».
L'institution financière a également indiqué que « le compte des transactions courantes devrait rester excédentaire en 2023 et enregistrer un déficit croissant à compter de 2024. L’inflation devrait s’atténuer légèrement à 8,1 % en 2023, mais rester relativement élevée à moyen terme. Les perspectives dépendent essentiellement de la trajectoire de prix des hydrocarbures. Des risques favorables pour les perspectives découlent d’une éventuelle hausse des investissements dans le secteur des hydrocarbures et des projets miniers en cours de développement ».
L'évaluation du conseil d'administration du FMI
Les consultations au titre de l’article IV avec l’Algérie ont conduit les administrateurs aux conclusions suivantes :
- Les perspectives à court terme de l’économie algérienne se sont sensiblement améliorées, portées par le rebond des cours des hydrocarbures.
- Les services du FMI exhortent la Banque d’Algérie (BA) à resserrer sa politique monétaire dès à présent pour prévenir un éventuel désancrage des anticipations et la persistance d’une inflation élevée.
- La hausse considérable des dépenses annoncée dans le cadre de la Loi de finances 2023 pourrait résorber les progrès en matière de réduction du déficit budgétaire depuis 2018, affaiblir la résilience des finances publiques et aggraver les pressions inflationnistes.
- La trajectoire du déficit à moyen terme comporte également des risques pour la stabilité macroéconomique.
- Un rééquilibrage budgétaire progressif guidé par un cadre fondé sur des règles est nécessaire pour renforcer la résilience des finances publiques et préserver la stabilité macroéconomique à moyen terme.
- Les services du FMI saluent les progrès accomplis en matière de réforme de la gestion des finances publiques et appellent à des efforts supplémentaires pour renforcer le cadre budgétaire.
- L’accélération des réformes structurelles est nécessaire pour faire progresser la transition vers un modèle de croissance plus diversifié, résilient et riche en emplois et renforcer davantage le cadre de gouvernance.