Pourquoi le prix du pétrole dégringole ?

Les prix du pétrole ont nettement reculé ces 3 derniers jours. Le baril est cédé à moins de 80 dollars. En effet, ce dimanche 5 février, le prix du baril de Brent (référence du pétrole algérien) a reculé de 2,71 %, pour clôturer à 79,94 $ US, sous le seuil symbolique de 80 $ US pour la première fois depuis le 9 janvier. De son côté, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a reculé de 3,28 %, à 73,39 $ US.

Ce recul des prix du pétrole parvient suite à la publication d’un chiffre américain de création d’emplois très au-delà des attentes, qui fait craindre un nouveau durcissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), favorable à un renforcement du dollar. Andy Lipow, expert de Lipow Oil Associates, explique que les opérateurs ont été poussés à vendre par le rapport mensuel sur l’emploi américain, qui a mis en évidence la création de 517 000 postes en janvier, soit quasiment le triple de ce qui était attendu (187 000).

Les économistes expliquent également ce recul par la certitude de la perspective d’un resserrement monétaire plus marqué que prévu de la Fed comme un frein pour l’économie, ce qui pourrait limiter la demande d’or noir.

Cependant, les mesures de la Fed ne sont pas les seules qui poussent le pétrole à chuter. Le marché a aussi réagi à l’annonce par la présidence suédoise, le 3 février, d’un accord de l’Union européenne sur le plafonnement du prix des produits pétroliers exportés par la Russie vers d’autres destinations que l’Europe. Ainsi, l’embargo sur les livraisons de produits raffinés russes vers l’Europe, qui doit entrer en vigueur ce 5 février, a eu un impact sur les prix du pétrole.

Cependant cette chute des prix a été atténuée par les nouvelles mesures chinoises. En effet, la Chine a annoncé qu'elle rouvrirait complètement ses frontières avec Hong Kong et Macao, après un long isolement du fait de la pandémie, mettant un terme aux quotas quotidiens de voyageurs et à l'obligation de tests Covid. Cette mesure pourra donc booster la consommation, même si pour l'instant il ne s'agit que de souhaits.