Après une longue période de léthargie, le marché noir des devises en Algérie connaît un début de flambée. Ces derniers jours, l'euro connaît une hausse conséquente par rapport aux dernières semaines. Hier, à titre indicatif, l'euro s'est échangé à 224 dinars, soit en hausse de pas moins de 5 dinars en une seule semaine. Les observateurs se demandent si c'est juste une hausse conjoncturelle ou le début d'une flambée réelle.
Pour répondre à cette question , il est primordial de connaître le fonctionnement de ce marché noir, même s'il semble chaotique et difficile à cerner. En effet, ce marché répond à la loi de l'offre et de la demande, à la spéculation et également à des décisions politiques. Dans la conjoncture actuelle, l'économie algérienne traverse une période de stagnation. Plusieurs décisions attendent encore leur mise en œuvre.
Le marché noir des devises est ainsi dans l'expectative. Cependant, il semble que les choses s'accélèrent : L'euro commence à flamber avant même que les décisions politiques se concrétisent. Ces hausses présagent donc dans l'avenir proche une véritable flambée de la monnaie unique européenne. Mais pourquoi ?
Flambée de l'euro sur le marché noir : Pourquoi ?
Cette devise prisée par les Algériens est très demandée, ces derniers jours. En répondant à la loi de l'offre et de la demande, les cours sont automatiquement en hausse.
En ce début d'année, les émigrés sont peu nombreux à rentrer au pays. L'offre est donc en baisse par rapport à la période des congés où les Algériens rentrent en masse et font grimper l'offre. Quant à la forte demande, elle est habituellement enregistrée à l'approche du pèlerinage ou de la saison estivale où les Algériens achètent de l'euro pour couvrir leurs voyages vers l'étranger.
Une flambée de l'euro en hiver n'est donc pas habituel. Cependant, cette hausse trouve des explications dans certaines décisions politiques. Les spécialistes expliquent que la nouvelle flambée attendue est créée par deux annonces faites par les autorités algériennes : Il s'agit du retour à l'importation des véhicules de moins de 3 ans et du matériel agricole d'occasion et les changements promis par Abdelmadjid Tebboune quant à l'argent de l'informel.
En effet, dès la publication des textes d'application autorisant l'importation de véhicules d'occasion, les Algériens seront nombreux à vouloir acheter des voitures depuis l'étranger. Pour y parvenir, ils devront acheter des devises sur le marché noir, étant donné que les banques ne vont pas financer l'achat de ces véhicules et qu'il n'y a pas de bureaux de change dans le pays.
Sur un autre plan, il s'agit purement de spéculation. L'annonce faite par Abdelmadjid Tebboune quant à l'argent de l'informel et les rumeurs qui l'entourent a poussé certains à acheter des devises. Ces Algériens préfèrent donc transformer leurs économies en devises pour éviter d'éventuelles sanctions.
