Séismes : Bounatiro avertit sur de possibles catastrophes en Algérie

Louh Bounatiro, upscaled

Les tremblements de terre sont un phénomène naturel pour les scientifiques et une malédiction devine pour certains religieux. Depuis le violent tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a touché la Turquie et la Syrie, le débat sur ce phénomène est de retour. Comme d'habitude, des prédicateurs religieux avertissent le monde de la fatalité de sa destruction en raison de l'éloignement de l'homme de la religion.

Cependant, les scientifiques réaffirment qu'un séisme, ou tremblement de , se traduit en surface par des  du sol. Il provient de la fracturation des roches en profondeur. Cette fracturation est due à une grande accumulation d' qui se libère en créant ou en faisant rejouer des  au moment où le seuil de rupture mécanique des roches est atteint. Ainsi, plusieurs pays dans le monde risquent de vivre des tremblements de terre puissants. Qu'en est-il de l'Algérie ?

Bien sûr, certaines zones du monde sont beaucoup plus exposées que d'autres à ce phénomène de tremblements de terre. L'explication est principalement due au fait qu'elles se trouvent sur les failles des plaques tectoniques. L'Algérie également fait partie des pays qui risquent de connaître des séismes violents. Selon, le géologue Azzedine Boudiaf, l'Algérie a toujours été un pays sismique avec la même intensité depuis au moins 6 millions d'années. Ce géologue précise que tout le nord du pays est sujet à une « sismicité continue ».

Le docteur Loth Bounatiro avertit les Algériens

L'expert en astronomie et géophysique Loth Bounatiro s'est exprimé sur le tremblement de terre qui a secoué la Turquie et la Syrie. Il a indiqué dans une déclaration au journal Sabq presse que la planète passe actuellement par un changement géophysique. Ce changement a commencé depuis l’automne 2022 et a accru les risques de séisme, selon cet expert. Il a affirmé que la planète va connaître plusieurs catastrophes naturelles. Pour l'astronome et géophysicien, notre planète va connaître des séismes, des éruptions volcaniques et des tempêtes très violentes.

Concernant la reprise intense de l'activité sismique dans le monde, Loth Bounatiro considère que ces séismes qui se sont enchaînés dernièrement sont anormaux et exceptionnels. Il prévoit de nouveaux séismes à l’avenir dans tous les pays du monde, y compris en Algérie. Bounatiro indique que les pays méditerranéens seront également concernés par cette activité sismique. C'est dans ce sens qu'il a averti les autorités algériennes sur la nécessité de se préparer à ce genre de catastrophes. Il estime que l'Algérie doit organiser des campagnes de sensibilisation afin de sensibiliser les citoyens par rapport à la gravité des séismes. Il préconise d'entraîner les citoyens aux mesures sécuritaires à prendre en cas de séismes de grande ampleur.

Le géophysicien Aidi Chafik moins alarmiste

De son côté, le docteur en géophysique Aidi Chafik, chargé du suivi de l’activité sismique au niveau du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), explique dans une intervention sur le site du média algérien TSA que « la Turquie et la Syrie sont situées entre plusieurs plaques tectoniques : la plaque arabique au sud, la plaque eurasienne au nord, la plaque anatolienne à l’ouest sans oublier la plaque africaine au sud-ouest. Le contexte tectonique de cette région est très complexe. Cette région est connue par les séismes forts pouvant atteindre une magnitude de 8 ».

Carte des plaques tectoniques en Syrie et Turquie
Carte montrant la configuration tectonique, avec la plaque arabe imprimant une poussée vers le nord et éjectant le bloc anatolien vers l'ouest. Ce mouvement est à l'origine de deux grands systèmes de failles : la faille nord-anatolienne et la faille est-anatolienne. C'est sur cette dernière, tout à l'ouest, qu'a eu lieu le séisme de ce 6 février 2023. Mikenorton, Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0

Par contre, pour ce chercheur, le contexte tectonique dans la Méditerranée occidentale est moins complexe. Il explique que « l’Algérie se situe entre les plaques eurasienne et africaine. La sismicité y est modérée. On enregistre au niveau du CRAAG une moyenne de 4 à 5 événements de magnitude entre 0 et 2 qui atteignent 3, ressentis par la population. Il y a parfois des secousses fortes comme celles enregistrées l’année dernière à Béjaïa et Mila ».

Retour en haut
Share via
Copy link