Un réseau de faussaires composé de quatre individus, tous originaires d’Algérie, a été démantelé fin janvier dans la région de Toulouse en France. Les membres de ce réseau, qui viennent d’être condamnés par la justice, vendaient de fausses licences Uber à des sans-papiers algériens contre d’importantes sommes d’argent.
C’est une affaire « algéro-algérienne » somme-nous tentés d’écrire. Quatre personnes, dont deux frères, tous originaires de la ville de Mostaganem, dans l’Ouest algérien, ont été condamnées vendredi 3 février par le tribunal de Montauban à Toulouse à des peines allant de 18 à 36 mois de prison. Les mis en causes ont été condamnés pour avoir mis sur pied un juteux trafic permettant à des sans-papiers algériens de s'inscrire d’une manière illégale sur des plateformes Uber de livraison de repas.
L’affaire a été révélée par les éléments de la police aux frontières (PAF) de Toulouse, le 30 janvier, rapportent plusieurs médias français. La police a procédé, après 8 mois d’enquête, au démantèlement d'une filière présumée d'aide au séjour irrégulier et de fourniture de faux documents. Cette filière dirigée par deux frères algériens permettait à des dizaines de leurs compatriotes en situation irrégulière de travailler sous de fausses identités, avec des licences de livreurs de repas Uber.
De fausses licences Uber vendues entre 800 et 1000 euros à des sans-papiers algériens
Ces licences d'autoentrepreneurs, revendues chacune entre 800 et 1000 euros, étaient obtenues auprès de tribunaux de commerce en produisant des copies falsifiées de titres de séjour ou de fausses factures de fournisseurs d'énergie. C’est une photo, toujours la même, retrouvée sur différents titres de séjour transmis pour obtenir une immatriculation au registre des sociétés qui met la puce à l’oreille aux agents du tribunal de commerce de Montauban, rapporte le journal La Dépêche1.
L’enquête a permis de mettre la main sur 320 fausses licences Uber et d’estimer à 235 000 euros les gains engrangés en 2022 par ce réseau. L’un des deux frères algériens, à la tête de ce réseau, a le rôle de falsifier les licences Uber. L’autre frère joue le rôle de rabatteur pour trouver des clients parmi les nombreux sans-papiers algériens se trouvant dans la région de Toulouse, dont beaucoup sont originaires de Mostaganem.
Ce rabatteur faisait même des tutos sur TikTok et Snapachat « pour expliquer comment obtenir sa fausse licence », indique Lisa Bergerau , la vice-procureure de Montauban. Cette affaire très lucrative aurait permis aux deux frères algériens de gagner des centaines de milliers d’euros. De l’argent qui a transité via des comptes en Espagne ou en Lituanie pour atterrir en Algérie, selon la même source. La somme 15 000 euros en liquide et une voiture neuve ont été d’ailleurs saisis par la police au cours de leur arrestation à Toulouse.
Deux frères avaient trouvé une lucrative faille chez Uber eats pour vendre des fausses licences de livreur à des sans-papiers, La Dépêche ↩