L'affaire Pegasus continue d'alimenter la chronique, plusieurs mois après avoir éclaté. Le Maroc, qui est accusé d'espionnage dans cette affaire, refuse de reconnaitre sa responsabilité. Au contraire, le royaume est passé à l'offensive en déposant plainte contre plusieurs journalistes. En France, ces plaintes n'ont pas trouvé écho. Le Maroc a été débouté des 15 plaintes qui avaient été déposées depuis juillet 2021.
Loin d'accepter le verdict, le Maroc persiste et signe. Il a interjeté un appel. Donc malgré le fait que toutes les plaintes déposées par le Maroc ont été jugées irrecevables en France, étant donné qu'un consortium de journalistes et Amnesty International ont démontré qu'il y a « des éléments techniques qui prouvent l'écoute », le royaume réfute toujours ces accusations et dénonce des rumeurs infondées.
L'avocat du royaume, cité par la radio RFI, a affirmé que « c'est pour participer pleinement à la manifestation de la vérité que l'État marocain vient de se constituer partie civile dans l'affaire Pegasus ». La justice française s'est appuyée sur un article de la loi sur la liberté de la presse, qui ne permet pas à un État d’engager une poursuite en diffamation pour prendre la décision d'irrecevabilité des précédentes plaintes.
Politique L'OQTF visant le fils de Ben Laden confirmée par la justice française
Cependant, les avocats du royaume veulent contourner cet article. Maître Olivier Baratelli explique à RFI que « ce que l'on dit, c'est que c'est une mauvaise interprétation qui a été faite jusqu'à maintenant, ce n’était pas l'État marocain en tant que tel qui vient demander réparation de ce qu'on a pu dire sur sa politique nationale et internationale, c'est l'État marocain qui vient défendre ses services qui ont été diffamés et en particulier les accusations contre les services de renseignement marocain qui auraient utilisé Pegasus. Donc l'État marocain a un devoir de protection de ses agents qui sont anormalement mis en cause et c'est la raison pour laquelle on a engagé ces actions en leur nom... Jamais le Maroc n'a acheté, acquis ou utilisé ce logiciel Pegasus fabriqué par la société NSO ».