Prix exorbitants des viandes : L'Algérie fait à nouveau le choix de l'importation

Durant toute l’année 2020, l’importation des viandes rouges a été gelée. Et, au début de l’année 2021, les Pouvoirs publics s’étaient targués d’avoir économisé 200 millions de dollars. Le gel de l’importation – du moins les difficultés à importer, puisque le chef de l'État a récemment nié avoir interdit les importations – a fait que les Algériens mangent très peu de viande. Les raisons ne sont que trop connues : des prix incroyablement élevés.

La vision des autorités est, en fait, facile à être résumée : réduire au maximum les importations pour forcer la production nationale à sortir de sa léthargie. Mais, il est clair que jusqu’à présent ladite vision n’a pas donné trop de fruits sur le terrain, du moins pour la filière viande. La rareté, jointe à la spéculation, a fait que le SNMG (salaire minimum garanti) permet à peine d’acheter quelque 10 kilos de viande rouge.

Les Algériens, résignés, ont, pour la plupart, banni cette denrée de leur régime alimentaire. Et c’est souvent à l’approche du mois de ramadan que la question de la cherté des viandes devient lancinante. Rattrapé par la réalité, le gouvernement met de côté toute « vision » à caractère extrême – on arrête l’importation quand la production nationale aura pris le relais, et non pas le contraire –,  et décide de déroger à ses propres règles. Pour le ramadan il fait exception.

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Viandes rouges : La promesse de 1 200 dinars le kilo est-elle tenable ?

La promesse est de taille : de la viande rouge à 1 200 dinars le kilo. De quoi rendre « heureux » les Algériens, même si beaucoup ne gagnent pas quotidiennement cette somme. Cette promesse a été faite par le ministère du Commerce. Comment compte-t-il procéder ? En important une grosse quantité (20 000 tonnes) de l’Amérique du Sud. Si l’on fait un calcul rapide, on aura un demi-kilo pour un Algérien – si l'on suppose que l'Algérie ne compte que 40 millions d’habitants.

La spéculation et les autres pratiques commerciales sont également prises en considération par les autorités. Pour que chaque Algérien ait son demi-kilo de viande importée, il a été décidé que celle-ci soit distribuée de la façon la plus rationnelle et la plus supervisée possible. Outre les 540 points de vente directe qui seront ouverts à l’occasion, cette quantité sera mise sur le marché à travers des conventions avec de grandes surfaces de distribution et des grossistes, comprenant la condition de ne pas dépasser le prix de 1 200 dinars le kilo. Aussi, le ministère rassure qu’il s’agit bel et bien d’une viande fraîche et surtout « halal ». « Conditionnée sous vide », tient-il à préciser.

Dès lors, une question se pose : dans combien de temps cette quantité va-t-elle être épuisée et que les Algériens seraient obligés de se retourner vers les étales des bouchers qui affichent 2 000, voire 2 500 dinars le kilo de viande ? Et si l’on compte injecter la quantité en question au compte-gouttes, à raison de quelque 600 tonnes par jour, à quelle heure de la matinée les mêmes étales commenceront à être envahis par les Algériens ? Car, entendons-nous bien, c'est une ration de juste un demi-kilo pour chaque Algérien.


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