De crise en crise, l'économie mondiale n'arrive pas à sortir la tête de l'eau. Cette économie est surtout caractérisée par une croissance en berne et une inflation qui bat des records. En effet, après plus de deux ans de crise sanitaire et une année de guerre en Ukraine, les analystes restent prudents quant aux perspectives de cette économie. C'est le cas également des institutions économiques et financières.
Cependant, même dans ce climat peu favorable à l'investissement, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a relevé ses prévisions de croissance mondiale pour 2023 et 2024. Une révision qui fait suite aux nouvelles données économiques en Chine. Ce pays a réouvert ses portes et connait une croissance appréciable.
Toutefois, l'OCDE reste prudente, les nouveaux scandales bancaires risquent, selon cette organisation, de tirer la croissance vers le bas. Ainsi, pour cette institution, le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait augmenter de 2,6 % en 2023, contre 2,2 % prévu en novembre 2022. Les perspectives publiées le 17 mars indiquent qu'en 2022 la croissance mondiale s’était élevée à 3,2 %. Pour 2024, cette croissance devrait accélérer pour atteindre 2,9 %, soit 0,2 point de pourcentage que préalablement prévu. Les économies continueront toutefois à subir le contrecoup du relèvement du taux d’intérêt décidé par les banques centrales pour lutter contre l’inflation.
Les politiques monétaires doivent rester restrictives
Selon toujours cette organisation, les politiques monétaires plus restrictives « pourraient continuer de mettre au jour des vulnérabilités financières liées à un endettement élevé et à la valorisation excessive de certains actifs ». Le rapport de l'organisation s'appuie sur les récentes faillites de certaines banques qui sont « des signes de l’impact du durcissement des politiques monétaires ont commencé à apparaître dans certains pans du secteur bancaire, notamment dans les banques régionales aux États-Unis ».
En effet, l'OCDE affirme que « de brusques variations des taux d’intérêt du marché et de la valeur du marché actuelle des portefeuilles obligataires pourraient aussi mettre encore plus en évidence les risques de duration inhérents aux modèles économiques des institutions financières, comme en témoigne la faillite de la Silicon Valley Bank en mars aux États-Unis ». Cependant, elle estime que « les politiques monétaires doivent rester restrictives jusqu’à ce que l’on observe des signes clairs de réduction durable des tensions inflationnistes sous-jacentes ». L'OCDE explique également que de nouvelles hausses de taux, comme celle décidée par la Banque centrale européenne (BCE), « restent encore nécessaires dans de nombreuses économies, notamment aux États-Unis et dans la zone euro ».