Comment favoriser l'insertion professionnelle des migrants en France ?

migrants à Calais, près de la Belgique

La France a délivré, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, près de deux millions (1,7 million) de visas contre 733 070 en 2021, soit une hausse de 137,1 %. En face, la population étrangère vivant dans le pays s'élève à 7 millions de personnes.

Selon une étude de l’Institut national français de la statistique et des études économiques (INSEE) de 2022, cette population immigrée vient à 47 % de pays d’Afrique et 33 % d’autres pays européens. Seulement, les discriminations quant au recrutement de ces derniers sont flagrantes. Ils se heurtent ainsi, « à des difficultés importantes sur le marché du travail », dès la première étape du recrutement, selon les nombreuses études et recherches menées dans ce sens.

Il s’agit notamment des discriminations, de problèmes de reconnaissance des diplômes, de barrière de la langue qui sont autant de freins à l’embauche pour les immigrés dans l’Hexagone. Selon des données d'Eurostat, le taux d’inactivité des étrangers en France était, en 2020, de 33,5 %.

Un chiffre qui englobe toutes les personnes âgées entre 15 ans et 64 ans. Alors, quelles compétences et atouts mettre en avant pour favoriser leur insertion professionnelle ? Et comment développer et faire jouer le réseau communautaire pour plus de solidarité entre migrants ? Autant de questions subsistent quant à l’insertion de ces derniers dans le marché local du travail.

L’exemple nous vient de l'île Saint-Denis, au nord de Paris. Sur cette parcelle de 3,6 hectares appelée « L'îl'Ô », tenue par l'association Halage, des salariés spécialisés en horticulture « font pousser des fleurs pour notamment les faire sécher et assembler des bouquets », rapporte RFI dans un long reportage sur ces salariés, dont certains sont en insertion. Ils y apprennent à s'occuper des jardins publics des villes voisines, ou bien ils travaillent sur la parcelle même de l'association.

Sur «L'îl'Ô», explique-t-on, « il n’existe aucune règle et/ou de politique spécifique », pour embaucher des personnes récemment arrivées en France. Bien au contraire, elles constituent près de deux tiers de l'équipe. Autrement dit : il suffit de le vouloir. L’insertion professionnelle des étrangers de France n’est pas un « mythe », comme veulent le faire croire les politiques.

Ces derniers préfèrent d’ailleurs parler d’une carte de séjour temporaire pour les « métiers en tension », l’un des principaux éléments de la nouvelle loi sur l’immigration et l’asile proposé par le Gouvernement français. D’une validité d'un an, le titre concernera ainsi tout étranger en situation irrégulière « qui a exercé une activité professionnelle salariée figurant dans la liste des métiers » en tension « depuis au moins huit mois sur les vingt-quatre derniers mois » et qui vit en France depuis au moins trois ans. La liste des métiers en tension doit, elle, encore être actualisée.

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