Dès la fin des années 1980, l'Algérie a procédé à des réformes économiques appuyées sur des programmes de libéralisation de l'économie nationale dans un contexte de mondialisation. Cependant, le secteur bancaire n'a pas suivi. Il est resté centralisé et obsolète, selon de nombreux experts. Ce constat est partagé par les pouvoirs publics sans pour autant arriver à engager des réformes profondes. Cette situation semble évoluer.
En effet, le conseil des ministres tenu le 2 avril est allé dans ce sens. Le communiqué qui a sanctionné les travaux de ce conseil indique que le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune a insisté sur le « principe de transparence pour engager la réforme financière et s’adapter aux mutations internationales dans ce secteur, pilier de l’économie nationale ». Le communiqué souligne qu'il s'agit notamment d'« accélérer le processus d’ouverture du capital des banques publiques suivant une méthode scientifique et savamment étudiée qui encourage le changement de l’ancien mode de gouvernance, reposant actuellement sur l’administration au lieu de l’efficience économique ».
Ainsi, le chef de l'État a sommé le gouvernement d'accélération l’opération d’ouverture des banques algériennes à l’étranger, en veillant à parachever toutes les procédures selon une approche nouvelle et efficace. Dans ce cadre, il a instruit à l’effet de « rattraper le retard accusé dans le lancement de la Banque de l’habitat par la réduction des délais arrêtés pour son entrée en service ».
Il faut rappeler que cette réforme a déjà été annoncée en 2021 lors de la Conférence nationale sur la relance industrielle. Cependant, l’ouverture du capital des banques publiques ne s’est, à ce jour, pas réalisée. Plus loin encore, l’idée de procéder à une ouverture de capital des banques remonte à 2015. Huit entreprises publiques, dont le CPA, devaient être alors introduites en Bourse. Ce projet n’a pas vu le jour. Il faut également souligner que selon les experts financiers, le processus de privatisation des banques « prend beaucoup de temps et nécessite une préparation minutieuse ». Il ne peut réussir que lorsqu’il s’agit de banques solides, puisque les conditions d’une adhésion à la Bourse exigent une comptabilité saine et une trésorerie excédentaire durant au moins les trois derniers exercices précédant la demande d’introduction en Bourse.