Gourcuff évoque des raisons politiques pour son départ de l'équipe d'Algérie

Christian Gourcuff

Après 19 mois à la tête des Fennecs, Christian Gourcuff quittait l'Algérie un peu comme il était venu ; sans trop de bruit. La rupture de son contrat avec la Fédération algérienne de football a d'ailleurs été conclue d'un commun accord. En vérité, c'était plutôt attendu, vu que le technicien breton était sous les feux des critiques. Et 7 ans plus tard, dans un livre qui vient de sortir, l'entraîneur revient sur cet épisode de sa carrière. « Des hauts et des bas », mais surtout une expérience qui dépasse le cadre footballistique.

C'est au printemps 2016 que Gourcuff a mis fin à son contrat, quelques jours après le match face à l'Éthiopie (3-3), le 29 mars. Regrette-t-il son passage de 19 mois à la tête de la sélection algérienne ? Aucunement. « Je garde de bons souvenirs de l'Algérie. J'ai eu de bons rapports avec les joueurs. On avait la même sensibilité par rapport au foot et cette équipe était très intéressante », a-t-il témoigné. Et d'ajouter : « J'ai beaucoup apprécié Yacine Brahimi. Il était exceptionnel sur le plan technique. Il n'a pas eu la carrière qu'il aurait dû avoir. J'ai aussi découvert Mehdi Lacen. Il était sur sa fin de carrière et je regrette de ne pas l'avoir connu avant. Il avait une intelligence incroyable ».

En Algérie, plein de choses qui dénaturent le plaisir

Dans son livre, Ma quête du jeu idéal, Gourcuff a toutefois révélé ce qui, à l'époque, ne tournait pas rond. « Il y a eu plein de choses qui ont dénaturé le plaisir que j'avais », a-t-il déploré. « Cela a affecté notre travail au quotidien et à chaque fois que le contexte ne m'a pas plu, je suis parti. Et parfois au détriment de mes intérêts. Ce n'était pas simple, il y a eu des enjeux politiques qui ont pollué beaucoup de choses. Cela m'a fatigué, il fallait arrêter », a-t-il écrit.

« Quand j'ai signé en Algérie, en dehors du poste de sélectionneur, je devais aider la DTN (directeur technique national) à mettre en place une politique technique, et cela m'intéressait de la faire pour un pays. C'était quelque chose que j'avais vraiment envie de faire. Mais je me suis heurté à des problèmes politiques. C'était difficile », ajoute l'ex-coach de Nantes sans vraiment entrer dans les détails.

Gourcuff à la tête de l'équipe d'Algérie : des difficultés à l'« africaine »

Des obstacles d'ordre « politique », ce n'était pas l'unique bête noire de l'ex-sélectionneur des Verts. Il a en effet évoqué d'autres difficultés se rattachant au continent africain lui-même. Il s'agit notamment de la qualité des stades qui ne permettaient de mettre en pratique son « jeu idéal ». « Les conditions étaient compliquées. Nous, nous misions sur un jeu collectif évolué et on s'est retrouvé dans des galères, car parfois les terrains ne permettaient pas de le faire », a écrit Gourcuff.

Les conditions climatiques du continent n'étaient pas, elles non plus, de nature à arranger les choses pour Christian Gourcuff, qui explique : « on se retrouvait aussi parfois face à des joueurs qui avaient de grosses qualités athlétiques. Les conditions climatiques ont aussi beaucoup compté et posé des problèmes pour développer ce jeu collectif ». Gourcuff en veut pour preuves des statistiques et des comparaisons. « Quand les matchs internationaux avaient lieu à Blida, il y avait souvent des scores-fleuves, car on avait une pelouse correcte […] Je me souviens d'un match en Tanzanie où l'on ne pouvait même pas faire 3 passes. Il fallait une adaptation particulière », a-t-il argué.

Retour en haut
Partager via
Copier le lien