Conséquences du recul du dollar sur l'économie algérienne

Billet d'un dollar qui s'effrite

Le dollar américain (USD) traverse une période difficile. Acculé de tous les côtés, le dollar américain est devenu fragile. Il ne parvient pas à s'éloigner de son plus bas depuis début février. Cette tendance risque encore de se confirmer au long de cette année 2023. Ce recul du dollar a un impact sur les pays producteurs et dépendant des hydrocarbures, dont l'Algérie. 

Un sondage de l'agence Reuters, réalisé auprès de stratèges du marché des changes, révèle que « le dollar américain s'affaiblira par rapport à la plupart des grandes monnaies cette année, car l'écart de taux d'intérêt avec ses homologues cesse de se creuser, ce qui met la monnaie sur la défensive après une hausse de plusieurs années ». La monnaie américaine souffre donc et n'arrive pas à relever la tête. Ce recul n'est cependant pas une bonne nouvelle pour l'Algérie.

En effet, malgré le fait que le pays possède une réserve de change conséquente, qui lui permet de faire face à d'éventuelles crises, le recul du dollar impacte directement ses recettes et sa balance commerciale.

Comment le recul du dollar impact l'économie algérienne ?

L'économie algérienne est quasi dépendante des hydrocarbures. L'Algérie exporte essentiellement du pétrole et du gaz. Ces produits exportés sont facturés en dollar. Ce qui fait que le recul de cette monnaie impacte directement les recettes algériennes. D'un autre côté, l'Algérie est un grand client de l'Europe et de la Chine. Si avec la Chine les transactions sont faites en dollar donc, les produits coutent moins cher étant donné que la valeur du dollar a reculé, avec l'Europe les transactions sont faites en euro. Un euro plus cher veut dire un cout plus élevé pour ces importations.

Cependant, dans la conjoncture actuelle, il faut relativiser les pertes de l'Algérie. Elles ne sont pas d'une importance alarmante. Dans l'avenir, avec la stratégie de dédollarisation de l'économie mondiale menée par la Russie et les pays composant les BRICS qui veulent avoir leur propre monnaie pour les transactions commerciales, l'Algérie doit anticiper sur ses transactions en matière d'hydrocarbures. En plus de l'intérêt de l'Algérie à intégrer ce groupe économique, certains experts préconisent à l'Algérie d’inclure une nouvelle disposition dans les négociations de contrats de gaz à l’avenir. Cette clause devra permettre à l'Algérie d'avoir  la possibilité de changer de devise dans les contrats de vente et d’exclure le dollar américain dans ses opérations d’exportation en cas de crise majeure de cette monnaie.

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