L'Algérie traverse ces dernières années une situation de stress hydrique. Le recul de la pluviométrie touche plusieurs secteurs, notamment le secteur agricole. L'Algérie, comme les autres pays d'Afrique du Nord, manque actuellement d'eau. Ce constat est partagé par la Banque mondiale qui a averti sur ce phénomène dans son rapport publié récemment.
En effet, le rapport de la BM est pessimiste sur l'avenir des ressources en eau dans la région MENA, composée de pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ce rapport indique que « d’ici 2030, les ressources en eau disponibles par an et par habitant dans la région MENA tomberont sous le seuil de pénurie absolue de 500 mètres cubes par personne et par an ». La Banque mondiale ne fait donc que confirmer les alertes des spécialistes locaux sur cette question.
L'eau commence effectivement à manquer. Ces pays souffrent déjà de ces pénuries, notamment pour l'irrigation des récoltes. Les autorités algériennes, à titre d'exemple, ont pris certaines mesures pour atténuer les effets de cette sècheresse. La Banque mondiale, dans son rapport, souligne donc que « la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) est confrontée à un grave manque d’eau pour assurer la vie et les moyens de subsistance ». Ce manque demeure inquiétant « malgré les investissements importants dans l’infrastructure réalisés au cours des dernières décennies ». « Les pays de la région sont confrontés à des pénuries d’eau sans précédent et de plus en plus graves du fait de la croissance démographique, du changement climatique et du développement socioéconomique », explique le rapport.
Pour la Banque mondiale, les moyens mis en place par ces pays n'arrivent plus à répondre à la demande croissante. Elle affirme que les systèmes hydriques existants sont « au bord de la rupture ». Cette situation ne risque pas de s'arranger dans le proche avenir, au contraire elle ira en s'aggravant, alerte l'institution financière dans son rapport, qui révèle que « des communautés entières d’agriculteurs constatent que les sources d’eau, dont ils dépendent depuis des générations pour leur subsistance, s’épuisent ou disparaissent rapidement ».
Ainsi, l'avenir est sombre pour ces pays. Le manque d'eau deviendra d’année en année « plus aiguë », peut-on lire dans ce rapport, qui explique ce phénomène aussi par le rythme de la croissance de la population. « La population est passée dans la région d’un peu plus de 100 millions d’habitants en 1960 à plus de 450 millions en 2018. Elle devrait dépasser 720 millions d’ici 2050 », affirme la Banque mondiale.