Le climat méditerranéen est connu pour sa modération. Pluie, neige en hiver et chaleur en été. Au printemps et en automne, les températures sont moyennes. Cependant, la définition de ce climat est en train de changer. Les hivers sont moins rudes et les étés plus chauds. Le printemps et l'automne deviennent des étés. La Méditerranée se réchauffe de plus en plus. L'Algérie fait face à des températures qui battent des records de saisons. Mais pourquoi ?
Des scientifiques se sont penchés sur le problème. Les chaleurs extrêmes enregistrées en méditerranée auraient été quasi impossibles sans le changement climatique, affirme une étude scientifique publiée le 5 mai. Cette étude du World Weather Attribution (WWA), réseau mondial de scientifiques évaluant le lien entre les événements météorologiques extrêmes et le dérèglement climatique, révèle que cette « vague de chaleur exceptionnellement précoce » a été à l'origine des « températures dépassant parfois de 20 degrés les normales de saison et des records pour le mois d'avril battus de plus de 6 degrés ».
Algérie : Plus de 40 °C au printemps
En Algérie, les températures ont franchi la barre des 40 °C. « Le changement climatique provoqué par l'humanité a multiplié par au moins 100 la probabilité de cette vague de chaleur record en Espagne, au Portugal, au Maroc et en Algérie », indique cette étude qui fait une comparaison avec l'ère préindustrielle. Des températures qui « auraient été quasi impossibles sans le changement climatique », explique ce rapport.
Ces records de chaleur ne sont qu'un début. Sjoukje Philip, chercheuse à l'Institut météorologique royal des Pays-Bas et membre du WWA, affirme que « nous allons voir dans l'avenir des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses », en parlant du contour de la méditerranée. Ce réchauffement a de grandes conséquences sur l'agriculture. L'étude du World Weather Attribution souligne que ces hausses interviennent « après plusieurs années de sécheresse historique, ce qui exacerbe l'impact de la chaleur sur l'agriculture, déjà menacée par des pénuries d'eau croissantes ».