Énergie : L'Algérie veut « récupérer » les compétences de ses expatriés

Immeuble de la Sonatrach

Médecins, ingénieurs ou travailleurs manuels, ils sont des milliers à quitter l'Algérie chaque année pour s'installer à l'étranger. Ces Algériens sont également des milliers à avoir réussi dans leurs pays d'adoption.  Ils sont nombreux à devenir des experts dans différents domaines. La fuite des cerveaux est un fléau qui touche l'Algérie de plein fouet.

Recenser les compétences algériennes à l'étranger

À défaut de les empêcher de partir, l'Algérie veut bénéficier de leur expertise. C'est dans cette perspective que le ministère de l’Énergie et des Mines a lancé un projet de « mobilisation de toutes les compétences algériennes établies à l’étranger ». La diaspora algérienne est donc la cible de ce ministère pour apporter une « contribution effective au développement socio-économique, scientifique et technologique du pays », indique le ministère.

Pour y arriver, ce ministère annonce « la mise en place d’un cadre réglementaire approprié pour inciter les compétences algériennes à l’étranger à participer au développement socio-économique du pays ». Il s'agit, au préalable, de mettre en place une plateforme numérique et une base de données des compétences algériennes à l’étranger. Dans cette optique, le ministère de l’Énergie et des Mines a instruit les entreprises publiques sous tutelle, comme Sonatrach, à lui communiquer une liste nominative contenant des informations sur les experts et les compétences algériennes établies à l’étranger qui collaborent avec elles, selon une note du ministère publiée sur les réseaux sociaux.

Les défis de la mobilisation de la diaspora algérienne

Cependant, les annonces faites depuis 2020 sur la mobilisation de la diaspora restent encore des déclarations d'intentions. Sur le terrain, la diaspora algérienne continue à dénoncer sa marginalisation. À titre illustratif, en décembre 2022, des chercheurs algériens de la diaspora ont tenu à dénoncer leur exclusion de l’Académie algérienne des Sciences et Technologies (AAST). Dans un courrier adressé aux députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), des académiciens algériens établis à l'étranger ont dénoncé leur « exclusion de manière anticonstitutionnelle de candidater aux structures de l'Académie ».

Cette lettre a été signée par les professeurs Maghraoui Mustapha, physicien du globe et géologue à l’Institut Terre et environnement de Strasbourg (ITES), et le président élu de la Commission sismologique africaine, Ahmed Djebbar, ancien ministre de l’Éducation nationale, le chimiste physicien de renom Abderrahmane Tadjeddine de l’université Paris-Sud-Orsay et le Dr Azzedine Bousseksou, directeur de recherche au CNRS à Toulouse, ainsi que trois autres membres de l’Académie algérienne.

Dans ce courrier ces chercheurs de la diaspora ont tenu à dénoncer à nouveau leur « exclusion anticonstitutionnelle introduite dans le texte de loi final voté en mai 2021, régissant le fonctionnement de l’Académie ». L’auteur du courrier a tenu, au nom des autres académiciens de la diaspora, à rappeler « l’égalité » des Algériens devant la Constitution, « quel que soit leur lieu de résidence ».

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