La conjoncture est peu favorable aux marchés pétroliers. La demande a baissé d'une façon draconienne en raison de la panne de l'économie mondiale. Cependant, ce marché n'est jamais stagné. Il est appelé à évoluer, mais dans quel sens ?
Les institutions internationales du secteur des hydrocarbures ont des visions différentes sur les marchés pétroliers et leur évolution future. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) table sur un ralentissement de la croissance de la demande de pétrole au cours des prochaines années, passant de 2,4 millions de b/j cette année à 400'000 b/j en 2028. Des prévisions pessimistes pour les pays producteurs de pétrole, comme l'Algérie. Les prévisions de cette agence sont surtout motivées par l'idée que le déploiement accéléré des véhicules électriques, ainsi qu'une grande efficacité énergétique nuiraient à la croissance de la demande sur le pétrole.
De son côté, l'OPEP n'est pas de cet avis. L'Organisation des pays producteurs du pétrole est plutôt optimiste pour l'avenir de ces énergies fossiles. En effet, cette organisation s'attend à ce que la demande mondiale de pétrole atteigne 110 millions de b/j et que la demande globale d'énergie augmente de 23 % d'ici 2045.
Son secrétaire général, Haïtham Al Ghais, cité par Reuters, déclare que son organisation table sur une croissance énergétique robuste tirée par l'Asie, notamment la Chine et l'Inde, dont les économies stimuleront la demande mondiale de pétrole dans un avenir proche. Cependant, il faut souligner que ces deux organisations défendent des intérêts différents. L'AIE défend les consommateurs et l'OPEP défend les producteurs.
Il faut également signaler que pour l'instant, les énergies renouvelables n'arrivent pas à remplacer les énergies fossiles. La guerre en Ukraine a révélé que le monde restait très dépendant du pétrole et du gaz naturel et le restera encore au moins quelques années. Les pays consommateurs ont certes lancé des alternatives aux énergies fossiles, mais les programmes tracés dans ce domaine n'ayant pas encore donné les résultats escomptés. Ce qui donne plus de crédibilité aux prévisions de l'OPEP qui sont d'ailleurs partagées par plusieurs experts dans le domaine.