En Tunisie, la chasse aux migrants subsahariens continue

En mars 2023, le président tunisien Kaïs Saïed a tenu des propos jugés raciste par une partie des Tunisiens, mais surtout par une grande partie des institutions et ONG internationales. Ces propos ont entraîné une vague de violences racistes dans le pays. Depuis, les choses se sont plus ou moins calmées, mais voilà qu'un autre incident a mis le feux aux poudres.

En effet, la ville de Sfax, au nord-est de la Tunisie, est secouée par de violents accrochages entre les habitants et les migrants subsahariens. Ces violences ont été déclenchées à la suite de l'assassinat d'un citoyen qui a été poignardé par un migrant subsaharien. Depuis cet assassinat, une chasse aux migrants a commencé dans cette ville. Selon des médias locaux et internationaux, des dizaines de migrants africains ont été chassés de cette ville au cours de 3 nuits de violences.

Ces violences ont également touché d'autres ville. À Gafsa, au sud de l’Atlas saharien et au sud-ouest de la Tunisie, la chasse aux migrants a été déclenchée. Les habitants ont vandalisé un bus transportant ces migrants qui tentaient de fuir ce climat de terreur. Des citoyens ont même arrêté  certains migrants et les ont remis aux autorités.

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Les migrants se cachent chez eux

La Tunisie renoue donc avec ce climat de violence contre les migrants subsahariens. Des centaines de migrants, dont la majorité est arrivée irrégulièrement en Tunisie en provenance du Nigeria, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Tchad et de la Sierra Léone, sont restés cloîtrés chez eux tandis que d’autres ont été escortés par les forces de l’ordre, affirment les médias tunisiens.

Il faut dire que les autorités tunisiens s'en tiennent toujours à la théorie du complot contre le pays. Le président tunisien, Kais Saïed, a fait un déplacement le 10 juin 2023 et rencontré des Subsahariens dans leur marché sous les remparts de la vieille ville de Sfax, où ces violences se sont déclenchées. Le 25 juin, le parti Destourien y a organisé une manifestation contre la présence des Subsahariens. Cette ville de Sfax incarnait déjà la situation tendue entre locaux et et les migrants.

La situation de ces migrants a donc changé. Ils ne sont plus les bienvenus en Tunisie. Il y a quelques mois, le Président tunisien avait affirmé que « la Tunisie n’est ni une terre de transit ni d’accueil à ces populations et que leur présence doit se faire dans le cadre de la loi tunisienne ». Kais Saïed est resté sur ses positions devant la présidente de la Commission européenne, Von Der Leyne, et la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, lors de leurs passages à Tunis1. Cependant, certains observateurs soulignent que le président tunisien a été à l'origine du rejet des migrants avec ses discours précédents.

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  1. Von der Leyen, Meloni et Rutte : un trio européen à Tunis, Jeune Afrique 


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