La crise sanitaire, suivie de la guerre en Ukraine, a durement impacté l'économie mondiale. La croissance a reculé et l'inflation a explosé. Les pays développés ont résisté à ces chocs alors que ceux du tiers monde continuent d'en souffrir. Le fossé s'est ainsi creusé entre les pays riches et les pays pauvres.
Ce constat longtemps souligné par des économistes a été confirmé par la Banque mondiale. En effet, cette institution, par la voix de son président Ajay Banga, a alerté sur l'absence de progrès dans la lutte contre la pauvreté. Intervenant dans le cadre des échanges du G20 en Inde, le président de la Banque mondiale a déclaré : « Ce qui me tient éveillé la nuit, c’est la méfiance qui, en silence, divise le Nord et le Sud de la planète à un moment où nous avons besoin de nous unir ». « La frustration des pays du Sud est compréhensible. À bien des égards, ils paient le prix de notre prospérité », a-t-il ajouté.
Ajay Banga, parlant des pays « pauvres », a indiqué qu'« ils ont le sentiment que les règles en matière d’énergie ne sont pas appliquées de manière uniforme, ce qui limite les ambitions, et ils craignent que le règne de la pauvreté ne brise une nouvelle génération ».
Toujours dans le même sens des alertes, les Nations unies ont exprimé leur indignation concernant le refus russe d’étendre un accord autorisant les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire. Cette organisation a prévenu que ce sont des millions de personnes parmi les plus pauvres qui en « paieraient le prix ».
De son côté, le président de la Banque centrale allemande, Joachim Nagel, a déclaré : « Nous vivons des temps compliqués ; je dois faire allusion au fait que la Russie s’est retirée […] de l’initiative de la mer Noire […] et nous sommes ici pour discuter de la manière d’aider les pays vulnérables ».
L'Algérie est-elle concernée par les alertes de la Banque mondiale ?
L'Algérie fait partie des pays de la rive sud. Elle a souffert des affres de la crise sanitaire et également de la hausse des prix des céréales. Le retrait russe de l'accord de la mer Noire aura des conséquences certaines sur l'Algérie, qui est un grand importateur de ces denrées. Cependant, d'un autre côté, l'Algérie a bénéficié de la crise énergétique. Étant un pays exportateur d'hydrocarbures, le pays a vu ses recettes augmenter à la suite des augmentations des prix du pétrole et du gaz. L'Algérie perd donc d'un côté et gagne encore plus d'un autre. Par ailleurs, il faut souligner que l'Algérie ne souffre pas de dettes comme de nombreux pays du tiers monde. Cette situation est donc avantageuse pour le pays.