L'Algérie achète du blé russe : Le blé français de nouveau écarté ?

Blé russe

L'Algérie et la France s'aiment et se haïssent selon les conjonctures. Leurs relations sont caractérisées par une instabilité qui devient chronique. Ces derniers temps, ces deux pays traversent une période floue. En effet, officiellement, les relations sont bonnes, mais officieusement plusieurs éléments plaident pour un froid entre les deux pays. Du côté de Paris, la réintroduction d'un couplet anti-français dans l'hymne national algérien est mal perçue. Le rapprochement avec la Russie est également un sujet de discorde. Du côté algérien, la volonté de remettre en cause l'accord de 1968 par certains courants politiques est considérée comme une action hostile à l'Algérie. 

C'est dans ce contexte que l'Algérie a acheté une importante quantité de blé, notamment russe, dans le cadre d’un appel d’offres lancé par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Il s'agit d' environ 400'000 tonnes de blé meunier, acheté en grande partie de Russie, selon des traders cités par l’agence Reuters. Ce blé a été payé entre 261,50 et 264,50 dollars la tonne CIF (coût, assurance et fret) inclus.

Il faut dire que même si l'Algérie ne divulgue pas les résultats de ses appels d’offres, les rapports sont basés sur des estimations commerciales. Reuters explique que l’Algérie, qui est un client important pour le blé de l’UE, notamment de la France, penche dernièrement pour le blé russe. Ce qui relance le débat sur l'écartement du blé français du marché algérien.

Ce blé est donc devenu un élément pour jauger l'État des relations diplomatiques entre les deux pays. Le froid quand il s'installe politiquement touche le secteur économique, notamment en ce qui concerne l'importation du blé français. Un blé qui a déjà été écarté par le passé du marché algérien. C'était au début de l'année 2022 , en raison d'une crise diplomatique entre la France et l'Algérie.

Ce nouvel arrivage de blé russe rentre-t-il dans cette logique, ou est-ce le fruit du hasard ou d'une meilleure offre russe ? La question reste donc posée, même si sur le plan politique les relations entre l'Algérie et la Russie se sont renforcées avec la visite de Abdelmadjid Tebboune dans le pays des tsars, alors que la visite prévue du chef de l'État algérien à Paris a été encore une fois reportée.

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