Changer son prénom est possible dans la majorité des pays. Mais si cette procédure est gratuite dans certains pays, elle est aussi payante dans d'autres à l'instar de la Belgique où des communes font payer une taxe aux personnes désirant modifier leur prénom. Ce qui saute alors aux yeux, c'est que lorsqu'on est porteur d'un prénom étranger, on paiera moins cher. Ainsi, Mohamed bénéficiera d'une importante réduction s'il veut s'appeler Jean-Pierre, mais Noah devra débourser 10 fois plus pour le même « service ».
Si en France, la procédure de changement de prénom se fait à titre gratuit, ce n'est pas le cas en Belgique voisine. En effet, plusieurs communes de Belgique imposent une taxe pour un changement de prénom. C'est le cas de la commune d'Etterbeek, où une taxe de 500 euros est fixée pour la procédure. Mais ce montant peut être réduit à 50 euros si le prénom que l'on veut modifier est de consonance étrangère.
Ainsi donc, Mohamed, qui porte un prénom très populaire en Belgique, mais désirant opter pour Jean-Pierre, ne paiera pas 500 euros de taxe communale, mais seulement 50 euros. Un critère discriminatoire, selon le député régional Ahmed Mouhssin. Ce militant écologiste s'insurge contre ce règlement de la commune d'Etterbeek, repris aussi par les communes bruxelloises d'Evere ou encore Forest alors que ce n'est pas le cas à la ville de Bruxelles, par exemple.
« Si je m'appelle Mohamed, je peux bénéficier d'une réduction » s'indigne un député belge
« Le fait que des communes continuent à fixer des critères, celui des prénoms à consonance étrangère, est interpellant », indique le député au site de la RTBF. « Lorsqu'on contacte une de ces administrations communales et qu'on demande à avoir une liste de prénoms à consonance étrangère permettant d'obtenir la fameuse réduction, on nous répond qu'elle n'existe pas. Cela veut dire quoi ? » s'interroge l'élu. « Si je m'appelle Mohamed, prénom à consonance étrangère et que je souhaite m'appeler Pascal, on me répond que je peux bénéficier d'une réduction », s'indigne-t-il.
Selon l'élu, c'est l'administration de l'État-civil qui détermine l'origine étrangère du prénom de base. « Puisqu'il n'existe aucune liste officielle de prénoms, sur base du dossier que le ou la candidate envoie et de ses intentions, qui détermine si le prénom est à consonance étrangère. C'est un peu le fait du prince », se désole-t-il. « C'est quoi un prénom d'origine étrangère ? Le prénom Éric a des origines nordiques, mais est aujourd'hui pleinement considéré comme un prénom bruxellois… Cette approche doit, à mon sens, valoir aussi pour des prénoms comme Mohamed ou Fatima, prénoms d'origine arabe et musulmane », plaide Ahmed Mouhssin. « Cette règle n'est pas claire et elle crée des aberrations », ajoute le député. « Cela prouve que cette règle doit donc être supprimée » tranche-t-il.