En cette rentrée politique en France, le sujet de l'immigration refait surface alors que la crise de main-d'œuvre fait rage. Le gouvernement doit présenter un projet de loi sur cette question qui ne cesse de faire débat dans la classe politique, les médias et la société. L'instauration d'un permis de séjour pour les travailleurs dans les métiers dits sous tension est parmi les points de ce projet dénoncés par l'opposition de droite et d'extrême droite. Cependant, la réalité dépasse les clivages politiques. Le manque de main-d'œuvre est réel dans plusieurs secteurs.
C'est le cas des travailleurs saisonniers dans le secteur agricole. La France fait en effet appel de plus en plus à des étrangers dans ce secteur, faute de main-d'œuvre dans le pays. En Corse, la pénurie est alarmante. Pour y faire face, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) indique que quelque 1.200 travailleurs saisonniers marocains sont attendus à partir d’octobre par des producteurs agricoles français pour participer aux récoltes de la Clémentine dans cette région.
« La filière clémentine de Haute-Corse attend 1 200 saisonniers », affirme donc Didier Leschi, directeur général de l’OFII. Ces travailleurs marocains arriveront entre le 6 octobre et le 2 novembre à bord de vols commerciaux pris en charge « par les producteurs », ajoute le responsable qui fait remarquer que le secteur est de plus en plus dépendant de cette main-d’œuvre étrangère.
France : pas de récolte sans main-d'œuvre étrangère
L'arrivée de ces saisonniers marocains a été actée depuis le mois de juillet avec la signature d'une convention entre l’OFII, la FNSEA, premier syndicat agricole français et l’Etablissement public marocain chargé de l’emploi (Anapec). C'est une démarche qui est censée « répondre aux besoins des agriculteurs qui font actuellement face à un manque de candidats, (…) remettant en question certaines récoltes », déclare la FNSEA.
De son coté, l'OFII explique que les travailleurs marocains devront avoir un titre de séjour temporaire et repartiront au Maroc à la fin de la saison. Jean-Paul Mancel, agrumiculteur et président de l’AOP fruits de Corse affirme que « cette main-d’œuvre est d’une importance primordiale. Si on n’avait pas ces collaborateurs, on ne pourrait pas faire nos récoltes. Ils font partie de nos équipes. Ils viennent régulièrement chaque année. Sans eux, on ne pourrait pas faire la saison de clémentine ». Une déclaration qui révèle que la France a besoin de main-d'œuvre étrangère dans cette conjoncture de stigmatisation des immigrés.