En cette rentrée politique en France, l'interdiction de l'abaya et du qamis décidée par le ministre de l'Education Gabriel Attal occupe encore l'espace médiatique. La classe politique est divisée sur cette mesure considérée comme stigmatisante pour la communauté musulmane, par les opposants à l'interdiction de cet habit.
Sur le plan juridique également, les opposants à cette interdiction ont entamé des procédures pour son annulation. En effet, l’association Action Droits des Musulmans (ADM) a déposé un référé devant le Conseil d'Etat pour obtenir la suspension de cette interdiction. C'est ce mardi 5 septembre que ce Conseil devra se prononcer sur cette requête contre l’interdiction de l’abaya à l’école. Il se penchera donc sur le référé-liberté, déposé le 1er septembre.
Par ailleurs, la rentrée scolaire a bel est bien eu lieu en France. Comme c'était prévisible, des écolières se sont présentées aux cours avec cet habit. Le ministre de l'Education a, en effet, indiqué que près de 300 élèves se sont présentées en abaya dans leurs établissements scolaires, en dépit de cette interdiction. Gabriel Attal a également précisé que 67 d’entre elles avaient refusé de la retirer.
Interdiction de l'abaya en France : Le polémique se poursuit
La polémique ne s'éteint donc toujours pas, même si le nombre d'élèves portant cet habit est insignifiant par rapport aux élèves scolarisés en France. Ils sont juste 67 sur 12 millions qui ont repris les chemin de l'école le lundi 4 septembre. Cependant, le sujet occupe l'espace médiatique et politique. Pour le gouvernement, cet habit est considéré comme une atteinte à la laïcité et un symbole religieux. Pour les opposants à cette décision, ce habit n'est qu'« une mode vestimentaire » qui n'est pas un signe religieux musulman.
La Première ministre Elisabeth Borne s'est jointe à la polémique pour défendre son ministre de l'Education. Pour elle, ceux qui se sont exprimés contre la décision de Gabriel Attal font des « tentatives de provocation » et de « manipulation » sur la question. Elle a notamment visé La France insoumise. « Je vois bien qu'il y a de la manipulation et des tentatives de provocation de la part de certains. Je pense notamment à LFI», a-t-elle dénoncé. Par contre, pour ce parti de gauche et de nombreux militants, le gouvernement ne fait qu'exacerber le sentiment de rejet chez une catégorie de Français. Ils reprochent au gouvernement de se tromper de priorité et d'instrumentaliser ce genre de sujets pour détourner l'attention sur son échec dans plusieurs domaines.