La présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Saïda Neghza, a adressé une lettre au chef de l'État Abdelmadjid Tebboune ou elle a fait part de ses craintes sur la situation qu'elle considère comme peu reluisante. Dans cette lettre, Saïda Neghza indique qu'actuellement la situation est marquée par un « marasme généralisé, d’un climat des affaires souffrant du manque de confiance et d’une surenchère presque généralisée des prix ».
Quelques jours après la diffusion de cette lettre, ni le gouvernement ni le chef de l'État n'ont réagi. Cependant, l'agence de presse officielle (APS) a répondu à la présidente de la CGEA. Cette agence n'est pas allée de main tendre dans son long réquisitoire contre Saïda Neghza. En effet, l'APS a accusé Saida Neghza de soutenir la « issaba ». Un terme récurrent ces derniers temps pour designer les hommes d'affaires qui ont soutenu Abdelaziz Bouteflika. L'APS va plus loin encore en qualifiant la présidente de la CGEA « porte-voix d’intérêts qu’elle est censée, prétendument, combattre, ceux de l’ordre ancien, ceux d’une Issaba dont le sport favori n’était pas la pratique du golf, mais détourner l’argent du peuple ».
Saida Neghza a « peu d’envergure » et a un « penchant pour tout ce qui est étranger et international », ajoute encore l'agence de presse officielle. Concernant sa lettre adressée à Abdelmadjid Tebboune, l'APS la qualifie de « version améliorée des pressions qui font rappeler, l’ancien temps, lorsque des groupes de pression, des lobbys et des oligarques exerçaient leur chantage sur l’État, tel que des organismes prédateurs comme l’ex-FCE dont l’existence a été exterminée, et ceci d’abord, grâce au Hirak béni et, ensuite, grâce à la présidentielle de 2019 ».
L'APS s'est également interrogé « en quoi Mme Neghza et ses sbires, sont-ils gênés que l’État ait décidé de récupérer l’argent du peuple ? » La lettre de la présidente de la CGEA « ne vise qu’à réhabiliter ceux qui ont dilapidé l’argent du peuple avec la complicité des forces extraconstitutionnelles », accuse encore l'APS. Concernant l'annulation des rencontres de la tripartie (patronat, syndicat et gouvernement) dont s'est plaint Said Neghza, l'APS n'y va pas par le dos de la cuillère. L'agence affirme que « cette fameuse tripartite, servie durant deux décennies, et qui fut le théâtre du dépeçage de l’économie algérienne et des entreprises publiques ».