Situation économique en Algérie : La CGEA de Saïda Neghza tire la sonnette d'alarme

Saïda Neghza

Malgré certaines réformes initiées par les gouvernements successifs ces derniers temps, l'économie n'arrive pas à décoller en Algérie. Ce constat est partagé par de nombreux experts économiques. La Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) a, à son tour, fait part de ses craintes sur cette situation qu'elle considère comme peu reluisante.

En effet, dans une lettre adressée par la présidente de cette confédération, Saïda Neghza, au Chef de l'Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, l'organisation des patrons algériens indique qu'actuellement, la situation est marquée par un « marasme généralisé, d’un climat des affaires souffrant du manque de confiance et d’une surenchère presque généralisée des prix ».

Saïda Neghza fait part dans sa lettre adressée à Tebboune de « doléances récurrentes de la part d’hommes d’affaires qui se plaignent de persécutions et de pressions diverses de la part des différents représentants de l’État ». « D’autres se plaignent au sujet d’amendes infligées par un comité formé de cinq ministres, sans même avoir le droit à accéder à leurs dossiers, des amendes qui dépassent pour certains le montant des actifs de leurs sociétés et qu’ils ne pourront pas payer », se plaint la présidente de la CGEA qui estime que concernant ce dossier, « il aurait été préférable d’étudier chaque dossier séparément et, si nécessaire, de faire agir la justice ».

Elle rappelle que « le droit de défense étant un droit garanti par la Constitution à tout citoyen, lorsqu’un homme d’affaires est convoqué devant un comité dont fait partie le ministre de la Justice, il se retrouve désarmé et sans aucune protection, sinon à quel saint se vouer ? », ajoutant toujours sur un ton interrogatoire : « Pourquoi ne pas aborder ce dossier d’une manière plus rationnelle, une manière qui tienne compte de l’intérêt général, en préservant le tissu industriel national et la main-d’œuvre, et en optant plutôt à la reconversion des amendes exigées, en obligation de lancement de projets d’investissements productifs dans leurs domaines d’activité respectifs, tel que l’agriculture, l’industrie et les services ? ».

Algérie : Le marché noir des devises cité comme obstacle

« Nous devons prendre en compte les particularités du pays, y compris le problème de la non-convertibilité du dinar et le problème du square (Square Port Said, principale place de change au marché noir en Algérie, Ndlr). Tout homme d’affaires qui a fait des profits aspire à posséder des biens en Algérie et à l’étranger, comme c’est le cas pour tous les hommes d’affaires du monde entier, mais la loi algérienne ne permet pas ceci », affirme donc Saïda Neghza qui s'interroge encore : « Comment traiter rationnellement cette question, est-ce en mettant en faillite les opérateurs concernés, en vendant ou en fermant leurs usines et en mettant des milliers de travailleurs au chômage ? ».

En ce qui concerne les importations, la CGEA de Saïda Neghza a également porté certains griefs au gouvernement. « Actuellement, nous constatons des prix élevés et une rareté des produits en raison des restrictions d’ALGEX et d’autres autorisations exigées telles les autorisations techniques délivrées par le ministère de l’Agriculture et les attestations de régulation délivrées par le ministère de l’industrie et de l’industrie pharmaceutique, dont nous ne savons pas comment ils procèdent et selon quels critères elles sont délivrées », écrit la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes.

La CGEA appelle à sortir de la bureaucratie en Algérie

Saïda Neghza conclut sa lettre par une critique contre la bureaucratie en affirmant que « l’écoute des opérateurs économiques, des différents patrons et des représentants des travailleurs est importante. Je pense qu’il faut sortir des propositions des seuls conseillers bureaucratiques qui veulent diriger l’économie nationale depuis leurs bureaux et avec des décisions d’en haut, sans tenir compte des vrais problèmes imposés par la réalité du terrain ».

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