Massacre du 17 octobre 1961 : C'est la responsabilité du FLN, dit une élue de Montpellier

Massacre du 17 octobre 1961

62 ans après le massacre du 17 octobre 1961 à Paris, perpétré par la police de Maurice Papon, l'événement continue à occuper le débat en France et en Algérie. Cette semaine, une élue de Montpellier est allée jusqu'à incomber la responsabilité au FLN de l'époque. Des organisations de la société civile n'ont pas manqué de réagir à cette sortie de la Maire-Adjointe, Fatma Nakib.

C'est ce que l'on a appris par le biais d'un communiqué-pétition signé par plusieurs organisations en France, notamment à l'occasion du rassemblement organisé le 17 octobre 2023 à Montpellier, dans le Sud de l'Hexagone, pour se recueillir à la mémoire des victimes de la répression policière de 1961 (ou ce qui est connu comme le massacre du 17 octobre 1961) et exiger que ce massacre soit reconnu comme "un crime d'Etat" par les autorités françaises.

Lors de ce rassemblement qui a vu la participation de la mairie de Montpellier, l'adjointe du maire, Fatma Nakib, a pris la parole et a fait une déclaration pour le moins controversée. Pour elle, le Front de libération nationale (FLN) qui luttait pour l'indépendance de l'Algérie et qui avait appelé à la manifestation du 17 octobre, avait une responsabilité dans le massacre commis par la police française, sous les ordres du tortionnaire Maurice Papon.

Massacre du 17 octobre 1961 : La déclaration controversée de la Maire-Adjointe de Montpellier

"Comment nier que cette stratégie de la branche française du FLN n’était pas irresponsable", s'est-elle interrogée devant une assistance médusée. Pourtant, tous les historiens et tous les témoins de l'époque étaient catégoriques quant au caractère pacifique de manifestation à laquelle des milliers d'Algériens avaient participé, ce qui a amené vers le massacre du 17 octobre 1961.

Cette déclaration de la Maire-adjointe de Montpellier a fait réagir les initiateurs du rassemblement qui ont rendu public un communiqué-pétition signé par une dizaine d'organisations et ouvert à d'autres signataires. Pour eux, "cette version inédite de l’histoire ne fait qu’ajouter de la confusion à un drame longtemps occulté à propos duquel l’État français, malgré les communiqués des présidents François Hollande en 2012 et Emmanuel Macron en 2021, n’a toujours pas reconnu pleinement sa responsabilité".

Le FLN a appelé à "désobéir à un couvre-feu raciste et inconstitutionnel"

"L’appel de la Fédération de France du FLN à désobéir à un couvre-feu raciste et inconstitutionnel, proclamé en octobre 1961 (...) était un appel à ce que les Algériens de la région parisienne sortent simplement dans la rue, vêtus de leurs habits du dimanche, sans avoir sur eux aucun objet pouvant être qualifié d’arme", rappellent les rédacteurs du texte qui précisent également que "le FLN a même organisé la fouille des personnes répondant à cet appel dans leurs principaux lieux de départ comme les bidonvilles de la région parisienne".

Les auteurs du communiqué qui disent dénoncer "cette interprétation tendancieuse de l'histoire", protestent contre cette version inexacte de l’histoire que la Maire Adjointe a présentée, en faisant porter sur les organisateurs de cette réponse pacifique et non violente le poids de l’ignoble répression meurtrière qui a été orchestrée par le préfet de police Maurice Papon". Et ce, non sans rappeler que le sinistre préfet de police a été "condamné par ailleurs pour complicité de crimes contre l’humanité pour son rôle à la Préfecture de la Gironde sous l’occupation nazie. La justice lui a donné tort dans sa tentative d’imposer aux historiens cette version mensongère des faits qu’a repris la Maire Adjointe, Mme Fatma NAKIB". Les mêmes faits concernant le massacre du 17 octobre 1961.

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