Au centre de plusieurs polémiques, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin ne compte pas apaiser les débats sur la question de l'immigration. Le potentiel candidat à l'élection présidentielle de 2027 en France veut marquer les esprits par ses décisions en rupture avec la tradition républicaine de la France.
En effet, le ministre qui s'est exprimé dans un entretien au Journal du dimanche, a remis en cause même la Cour européenne des droits de l'Homme. Il a assuré notamment qu’il n’y avait « aucune question taboue » pour protéger les Français en parlant de son projet de loi sur l'immigration qui doit être débattu au Sénat le 6 novembre. Concernant les réserves de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), le ministre affirme que cette institution « ne (l)'empêche pas de faire (son) travail de ministre de l’Intérieur », arguant respecter « l’intégralité des règles de l’État de droit » et la Cour.
Pour l'accélération des expulsions des détenus étrangers
Gérald Darmanin qui avait assuré assumer être condamné par la CEDH pour la reprise des expulsions de ressortissants du Caucase fichés S vers la Russie, comme cela avait été le cas pour deux Tchétchènes en août 2022, n'en est cependant pas resté là. Il est allé plus loin en remettant en cause cette institution européenne, indiquant que « la CEDH doit comprendre qu’elle juge dans une situation de crise terroriste qui n’existait pas lorsque ses règles furent imaginées ».
Concernant l'accélération des expulsions des détenus étrangers radicalisés en situation irrégulière, Gérald Darmanin veut mettre en place une nouvelle modalité avec le ministère de la Justice, et ce, dans le cadre de son projet de loi sur l'immigration. « L’idée serait d’obtenir, un peu avant la fin de la peine, un laissez-passer consulaire, de libérer de manière anticipée la personne pour la mettre immédiatement en Centre de rétention administrative puis de l’expulser », a-t-il indiqué.
Immigration : Darmanin hésite sur le titre de séjour pour ceux exerçant des métiers en tension
Le ministre français de l'Intérieur est également revenu sur l'article 3 de son texte sur l'immigration qui concerne les travailleurs irréguliers dans les métiers sous tension. « L’heure est cependant assez grave pour qu’on ait des compromis sur des choses qui ne sont pas centrales », a déclaré le ministre pour ouvrir une brèche à ses détracteurs de droite. Toutefois, il a ajouté : « Certains veulent un décret ou une circulaire, d’autres que ce soit dans la loi. Nous discuterons donc de ce sujet comme de tous les autres, mais le gouvernement est attaché à des mesures de justice envers ceux qui produisent dans notre pays sans jamais poser de problème d’ordre public », pour rassurer l'aile gauche au Parlement.